vendredi 9 octobre 2020

La vie, une Aventure ?

 

Apparemment, d’après le dernier article que je viens de lire, il ne faut pas dire la vie est difficile mais la vie est une aventure.

Cette phrase m’a intrigué car pour pouvoir être d’accord avec ce principe, il faut définir le mot aventure.  A l’école j’ai appris qu’aventure c’est la suite de péripéties et de rebondissements dont l’expérience peut créer une excitation psychologique et physiologique, négative ou positive mais je me suis attachée le plus à l’excitation positive et je n’ai utilisé le mot aventure que pour décrire des moments de folies, de sensations fortes, de bonheur, de joies, d’extravagances et d’excentricités. Je peux rejoindre Milan Kundera qui définit l’aventure comme une « exploration passionnée de l’inconnu » car ça reste excitant et stimulant.

 Donc en résumé la vie est un défi à relever, un bonheur à mériter et une aventure à tenter comme s’il ne suffisait pas de mettre un pied devant l’autre pour avancer.

 Mais par moment, 1 fois par mois, j’ai l’impression que les aventures de la vie ne suffisent pas alors l’univers m’envoie des épreuves supplémentaires, des manèges d’émotions, de doutes et de chagrins. Une fois par mois je dois rétablir le lien avec la sagesse très profonde et ancienne qui réside dans moi, dans chaque femme comme si la vie chevaleresque de quêtes héroïques quotidiennes ne suffisait pas :

Comme si la gestion des crises d’adolescence d’un enfant ne suffisait pas.

Comme si guider une fratrie de 2 avec le ressentit de 10 gosses ne suffisait pas.

Comme si l’impression d’être un poids à supporter pour ta moitié ne suffisait pas.

Comme si le dénigrement de ton entourage ne suffisait pas.

Comme si le sentiment que ta vie n’a pas de valeur pour tes proches ne suffisait pas.

Comme si mettre ta vie de cote pour le bonheur de ta famille ne suffisait pas.

Comme si gérer les sautes d’humeur d’un prof en vidéoconférence ne suffisait pas.

Comme si la distance avec mes amies fidèles éparpillées sur le globe ne suffisait pas.

Comme si la mort de mes parents ne suffisait pas.

Comme si la démolition de plus que la moitié de mon pays natal ainsi que la crise économique qui régit ne suffisait pas.

Et la liste est longue….

 

Alors en plus, chaque mois, dans la nature cyclique d’une femme une bataille de lutte contre le cours de la vie s’impose, naturellement. La nature met en évidence notre incroyable complexité, à nous les femmes, car en un seul mois, nous pouvons passer de fonceuses à nourricières puis de sauvage à casanières.

Dans un livre que je suis en train de lire, l’auteur parle de la phase de la sorcière dans le bien-fondé des rythmes de la vie de la femme. Pendant cette phase notre moi intérieur s’exprime dans notre esprit éveillé, cette phase correspond à une période ou le corps a besoin de plus de sommeil mais l’esprit a également besoin d’avantage de temps pour rêver.

Apparemment les rêves, pendant cette période, peuvent nous apprendre beaucoup sur notre corps et notre esprit, ils modifient notre perception de la vie où nous apportent aide et compréhension.

Mais qu’en est-il quand ces rêves se transforment en cauchemars ? qu’en est-il quand ces cauchemars mettent en scène nos craintes et notre mal-être intérieur ? qu’en est-il quand le lendemain nos idées angoissantes ou visions terrifiantes parviennent à s’imposer ? est-ce une façon pour l’univers de nous dire de nous écouter, d’écouter notre corps, de changer quelque chose ? ?

 

Avec toutes ces idées, pensées et émotions, avec tous les livres et les articles que je lis, avec toutes les questions que je ne peux pas m’empêcher de demander, je reviens à la notion de la vie est une aventure pour dire que la vie est bien une aventure réelle, c’est quelque chose qui se vit, qui se ressent au plus profond de nous et ne peut pas être limitée avec nos pensées. La vie est une expérience sensorielle et non pas uniquement intellectuelle, alors vivons !

 

 

samedi 8 août 2020

Rêve anéanti

Depuis toujours quand je cherchais papa, il était soit sur ses plans soit en train d’écouter les infos à longueur de journée. Il écoutait les infos a la radio et regardait toutes les chaines télévisées, au cas où il y a eu un mot qui a était omis sur l’une ou sur l’autre, au cas où il y a un évènement qui n’a pas été cité sur l’une ou sur l’autre et comme les chaines dans mon pays natal sont toutes affiliées à une milice ou à un parti militaire, il se devait de tout voir pour pouvoir se faire sa propre idée de la situation politique.

Mais papa est parti avant octobre 2019, avant le début de la révolution, avant la descente aux enfers, avant les plus grandes crises sociopolitique et économiques de l’histoire de mon pays et il n’y a pas un jour depuis que je ne pense pas à papa voulant lui dire vient voir ce que tu as raté, vient voir ce qui se passe depuis ton départ, c’est là que l’action a commencé, la description du pays que tu m’avais toujours décrit est éteinte à jamais


Mardi 04 Août à 18h, heure locale à Beyrouth, a jailli une double explosion meurtrière qui a balayé le port de la ville, a fait plusieurs victimes, des milliers de blessés, a ravagé une partie de la ville et laissé des dégâts matériels considérables dans l’autre partie. Les déflagrations dont le souffle a été ressenti jusqu’à l’ile de Chypre, ont été provoquées par plusieurs tonnes de nitrate d’ammonium stockés depuis 6 ans dans un entrepôt sans mesures de précaution signe de corruption et de nonchalance chez les dirigeants de ce pays.

Ces déflagrations, les plus dévastatrices jamais survenue au Liban, ont également mis à la rue des centaines de milliers de personnes, alimentant la colère de la population contre la classe politique, corrompue et incompétente qui a mis le pays dans une des crises les plus profondes de son histoire, sur fond d’inflation et dévaluation de sa monnaie, elle a plongé le pays dans une tristesse, une colère susceptible de ranimer les braises de la révolution du 17 octobre.

                
Dans la foulée, une amie a posté sur son Facebook, si Beyrouth pouvait parler, elle aurait dit quoi ? Je pense qu’elle aurait dit : Ça suffit. Elle aurait dit ! Assez, il est temps de vivre en paix ! Ce n’est pas les mots de Beyrouth seule, c’est le cri de cœur de chaque libanais sur terre, c’est les mots de chaque chauviniste qui saura laisser tomber son parti politique décevant et incompétent pour vivre la douleur et la colère de ses compatriotes.

Il n’y a pas de mots pour expliquer ce qui s’est passé, pas d’images qui peuvent capturer la gravité de l’explosion, pas de sentiments qui traduisent la colère, ni l’amertume ni le désespoir. 

Ça fait depuis mardi que je regarde en boucle les vidéos de cette horreur, depuis mardi que je n’arrive pas à quitter mon écran, je suis secouée mais aussi chanceuse de ne pas avoir perdue un membre de ma famille ou un ami dans cette tragédie. Je chante en boucle les paroles « la révolution nait des entrailles de la tristesse ».

Je n’ai jamais participé à un discours politique, à une réunion de parti, je n’ai jamais adhéré à une idéologie précise, je n’ai jamais participé à un rassemblement mais qu’est-ce que je ne donnerais pas aujourd’hui pour être au Liban, place des martyrs avec mes compatriotes pour dire Non !  Non aux dirigeants de notre pays, non à la corruption, non aux escroqueries, non à l’impunité de la classe politique, non à ces dirigeants qui ont peur d’assumer leurs responsabilités, non à l’oligarchie politique non à l’irresponsabilité criminelle sans limite.

Mais aussi non à l’adaptation, non à la flexibilité, non à l’acceptation,

Nos rêves se sont envolés, nos vies brisées, notre espoir anéanti, nos projets démolis, arrêtons d’accepter, de se relever, de faire, de refaire, de reconstruire, de survivre, de renaitre. Je ne veux pas que Beyrouth devient le symbole de la reconstruction, disons Assez !

lundi 3 août 2020

Le mouvement de femmes

La semaine dernière, j’ai passé quelques jours en famille au bord de l’océan. J’étais entourée d’un petit groupe de copains dont mon sexagénaire préféré qui est aussi mon lecteur fidèle. Il m’a fait une réflexion pertinente sur le manque d’articles en ce moment et c’est vrai ! Je ne manque pas d’inspiration, des idées j’en ai, mais c’est le temps qui manque.

Le boulot, les enfants, le confinement, les cafés virtuels avec les copines et la gestion de tout cela bouffe mon énergie à longueur de journée du coup quand j’ai un moment pour moi je le consacre pour faire autre chose que l’écriture. Mais je suis encore là et je vais revenir avec de nouveaux articles et je vais faire plaisir à mes lecteurs, à mon sexagénaire préféré.

Le weekend dernier, sur le net, il y a eu un mouvement de solidarité féminine, de messages privés qui demandent aux femmes de tout âge de choisir une photo d’elles en noir et blanc sur lesquelles elles se sentent fortes et belles et de la poster sur les réseaux sociaux avec le hashtag #challengeaccepted ou #womensupportingwomen (Soutien entre femmes). L’objectif de ce mouvement est de promouvoir la positivité, la sororité et l’entraide entre femmes mais aussi pour montrer la solidarité féminine face à la montée de violences faites à leur encontre.

Si ce mouvement est devenu viral et évoque aujourd’hui la sororité féministe, il ne faut surtout pas ignorer ses origines qui restent encore floues mais nous renvoient à plusieurs faits divers tous en rapport avec la violence faites aux femmes. Je ne vais pas faire une leçon d’histoire car ce n’est pas mon sujet aujourd’hui mais je vais citer 2 faits divers importants qui peuvent être à l’origine de ce mouvement.
Certains disent que le mouvement a commencé avec le récent et formidable discours de l’élue Alexandria Oscario-Cortez qui en répondant, mi-juillet, à une remarque sexiste au Congres américain, a généré nombre de discussions autour du féminisme et de l’empowerment notamment sur les réseaux sociaux.
D’autres disent que ce sont d’abords les femmes turques qui ont posté des selfies d’elles afin de dénoncer le patriarcat et les feminicides. En Turquie, quand une femme est assassinée, sa photo, passée en noir et blanc, fait le tour du pays, dans les journaux, à la télé, sur internet…. Les femmes tuques auraient donc commence à poster des photos d’elles afin de montrer qu’elles pourraient être les prochaines victimes de feminicides et que tout le peuple est concerné par ces meurtres.

Mais aujourd’hui je ne veux pas parler de l’idée de violences contre les femmes, de l’idée de violence faites par les autres, les hommes, le gouvernement, les médias, … Je veux surtout dire stop à l’hypocrisie de certaines femmes et de la violence faites aux femmes par les femmes.

Je soutiens la cause des femmes, je défends le concept de la femme dans sa globalité, je soutiens le droit des femmes, au moins j’ai ça en commun avec mon sexagénaire préféré, car on a toutes des femmes magiques dans notre vie, des femmes qui nous soutiennent inconditionnellement, qui nous aiment comme une vraie sœur, avec qui on a des complicités inattendues, avec qui on avance la main dans la main, on a toutes dans notre vie des femmes qui élèvent mais aussi d’autres qui piétinent ! des femmes bien il y a en plein mais des salopes il y en a plein aussi et elles se cachent derrière la gentillesse et l’amitié mais n’hésitent pas à montrer leur jalousie et cruauté quotidiennes au moindre rayon de soleil.

Je n’ai jamais adhéré à cette idée selon laquelle la femme est une louve pour la femme. Ce cliché qui s’installe dès l’enfance selon lequel la jalousie et l’envie s’immiscent entre les sœurs quand elles s’unissent. Ce qui les désuniraient finalement. Et c’est au cœur des légendes et des contes de fées qui nourrissent l’imaginaire universelle que se nichent les histoires de rivalités les plus primordiales : Cendrillon, harcelée par ses demi-sœurs, et surtout Blanche-Neige, assassinée par sa marâtre qui ne supporte pas d’être supplantée par plus belle qu’elle. Toutes les petites filles du monde ont ainsi grandi avec ces histoires dans la tête.


Je n’ai jamais cru à cette notion de louve contre louve jusqu’à ce que la vie et les expériences m’apprennent à regarder la vérité en face. J’ai été bénie de ne jamais subir de violence, de viol, d’inégalité mais j’ai vécu quelques couteaux dans le dos, des sales coups et tous de la part de femmes. Des petites piques que les femmes peuvent se balancer entre elles peuvent tuer une confiance en soi, peuvent empêcher d’avancer, peuvent parfois briser un couple, détruire une famille.  
Certaines femmes ont une rivalité entre elles qui divise et empoisonne. Certaines femmes vont préférer jouer le jeu des hommes plutôt que de se serrer le coude entre elles. Certaines femmes cherchent toujours à séduire les hommes mariés plutôt qu’à se solidariser de leurs sœurs, moralité de l’homme écartée. Certaines femmes ont poste des selfies en noir et blanc, des selfies de solidarité entre femmes et juste après un message d’amour à l’homme d’une autre ou une pique envers une amie.

Donc il est urgent d’arrêter l’hypocrisie, de prendre conscience, de faire la part entre stéréotype et réalité. Il ne s’agit pas de s’aimer les unes et les autres dans une sororité un peu béate mais de trouver une certaine forme de paix, de soutien, de moralité entre femmes.
Il faut faire tomber les bourreaux, annuler l’hypocrisie et écrouler la forteresse des prédateurs. Entre femmes restons fortes, gentilles entre nous, déterminées, reconnaissantes et s’appuyer indéfectiblement.

lundi 1 juin 2020

Mon enfant intérieure


J’ai fait un rêve cette nuit, un très beau rêve d’une sérénité paisible, d’un calme absolu et d’une tranquillité éternelle. Un rêve apaisant que j’aurais voulu qu’il soit une réalité durable au point de ne pas vouloir me réveiller ce matin.

J’ai fait un rêve dans lequel il y avait une normalité que j’ai perdu il y a un moment maintenant, il y avait autour de moi mes deux parents encore vivants. Ils n’ont rien dit, ils n’ont rien fait mais ils étaient présents. Une présence qui était  rassurante, tranquillisante et sécurisante.

Depuis mon réveil ce matin, je n’arrive pas à m’empêcher de revivre ce rêve mais le plus important c’est l’envie que j’ai de revivre cet état de sérénité.

Toutes mes recherches sur l’intelligence émotionnelle, mes lectures sur les maux du corps, mes séances de rééquilibrage d'énergie se sont alignées cette nuit pour me faire réaliser une vérité: mon enfant intérieur a besoin d’être rassuré. Pour expliquer ce que je décris par l’enfant intérieur, je vais citer Charles Whitfield qui pour lui c’est « cette entité vivante, énergique, créatrice et comblée qui vibre en chacun de nous, c’est-à-dire notre moi véritable, celui ou celle que nous sommes vraiment. »  

Cette vérité je la connais, je discute beaucoup de cela avec mes amies qui traversent des crises existentielles, avec des énergéticiennes qui m’accompagnent ou avec mes enfants mais je n’ai jamais réalisé l’importance de cela et la sérénité que cela procure jusqu’à hier car j’ai vécu ce beau sentiment de bienveillance, ce sentiment de paix, assuré par la présence de mes parents. Mon enfant intérieur m'a envoyé un message, il  pleure sa perte, angoisse de solitude, me demande d’être présente et de le prendre en charge en tant qu’adulte aimant.


Depuis que je suis devenue maman, mon attention c’est tournée vers mes enfants, j’ai mis en application toutes mes connaissances en la matière pour combler leur besoin, être à l’écoute de leurs histoires, les rassurer face aux événements de la vie, et essayer au max d’éviter les blessures émotionnelles futures. Dans le temps passé à donner de l’amour inconditionnel aux êtres chers que j’ai mis au monde, j’ai appris l’amour que peut porter un parent à son enfant et en l’occurrence l’amour inconditionnelle de mes parents envers moi ainsi que la capacité de leur présence seulement à me procurer paix et sécurité. Ils sont les seuls qui veillent sur mon bien-être et m'aiment vraiment et sans retour.

Ainsi depuis la perte de mes 2 piliers, je me suis rendue compte de la souffrance de cet enfant et que, au même titre que mes enfants, il a aussi besoin de moi!
J’avais négligé mon enfant intérieur qui s’est avéré meurtri et qui a besoin de soins, d’amour, de sécurité, de reconnaissance pour renouer avec la joie, la créativité, l’insouciance, la spontanéité et le respect.

Mes parents m’aimaient, me rassuraient, me consolaient, aujourd’hui cette énergie a disparu et cette assurance me manque. Et comme l’univers aime bien faire les choses, mi-septembre un événement a ravivé des traumatismes de mon enfance, en particulier des blessures d’injustices et de trahison et  m’a poussé à claquer les portes du passé et à les refermer à double tour. C’était ma stratégie de défense  car je ressentais trop de colère et de tristesse. Mais la fuite n’a pas été suffisante, depuis j’ai traîné trop de fatigue et de spleen. Aujourd’hui j’ai compris que pour m’en sortir je dois faire face à mes vieux démons, je dois m’aimer, je dois guérir mon enfant intérieur, et c’est ce que ce rêve m’a prouvé. C’était mon message de l’au-delà !




jeudi 23 avril 2020

Guerre et Coronavirus


Cela fait maintenant 5 semaines que nous sommes en confinement à la maison et cela fait 5 semaines aussi que j’ai envie d’écrire. J’ai plusieurs sujets à relater mais aussi hallucinant que ça puisse l’être, je ne trouve pas le temps de le faire. Je sais qu’en ce moment nous ne pouvons pas sortir de la maison, que le temps c’est tout ce que nous avons mais avec les activités à faire, les cours de sport à ne pas manquer, les repas à préparer, les challenges à relever, un mari à occuper, 2 enfants à gérer et l’école à la maison le temps passe vite et les journées deviennent trop courtes. En plus je consacre un peu de temps l’après-midi pour prendre des nouvelles à tour de rôle de mes copines éparpillées dans le monde, dans des pays différents avec un niveau d’épidémie diffèrent.

Quand la situation a commencé à changer au Maroc et quand on a eu vent d’un probable état d’urgence et d’un confinement obligatoire, les gens se sont rués dans les supermarchés pour faire des stocks de nourriture. Ce qui fait que J’ai reçu 3 appels d’amis différents me demandant conseil sur le stock à faire, un exemple de produits à acheter et des conseils pour bien préparer les réserves. J’ai été la personne leur venant à l’esprit car je rempli la catégorie « a déjà vécu une guerre » en tant que libanaise d’origine, je suis parmi les rares dans leur entourage et notre génération à avoir vécu un confinement avant. Mes enfants, qui ont entendu mes conversations téléphoniques, ont commencé à me questionné eux aussi sur mes récits de guerre.

L’idée de la guerre est venue à l’esprit des gens quand notre cher chef de l’Etat, Emanuel Macron, a comparé la situation liée au Coronavirus à un état de guerre lors de son allocution du 12 Mars 2020 concernant la crise sanitaire du moment. A six reprises, sur un ton martial visant à mobiliser contre un « ennemi invisible » le chef de l’Etat a répété : « nous sommes en guerre ». Une anaphore que je juge bien alarmiste, dangereuse et sème la panique.
Si pour certaines personnes ayant vécues la deuxième guerre mondiale en France en 1939, il peut y avoir une similitude et que le comparatif peut être juste, je peux comprendre qu’ils font allusion à la peur vis-à-vis des gaz, des armes chimiques et biologiques.

Mais pour moi, ayant vécu pendant mon enfance plusieurs guerres au Liban, j'ai une idée bien précise de cette dernière. La guerre c’est la lutte armée entre états, c’est un conflit armé entre deux milices au sein d’un même état, c’est une guerre civile, une guerre de sécession ou une guerre révolutionnaire. La guerre c’est une forme de violence, c’est les bombes qui anéantissent les villes et tuent des militaires mais aussi des innocents, des femmes et des enfants.
La guerre c’est la peur quand retentissent les sirènes, la course pour se mettre à l’abri, l’expérience du déracinement, du combat pour la survie, la hantise d’être déchiqueté, voire réduit à néant par des bombes d’une puissance sans cesse renouvelée, l’attente de la mort a l’approche des assauts et une forme d’épuisement mental et physique.
La guerre c’est la famine, les tickets de rationnement, la pénurie des denrées alimentaires et la dégradation des conditions d’existence.
La guerre c’est surtout notre sentiment d’impuissance contre cet ennemi qui réduira sous nos yeux nos êtres aimés en cendre, coupés en morceaux ou tués dans d’atroces et odieuses conditions, de barbarie, le sentiment que le ciel nous tombe sur la tête.

C’est vrai que je ne suis pas à mon premier confinement, j’ai vécu différents types de confinement au fil des guerres, et c’était bien pire. Le risque de sortir de l’abri à l’époque ne consistait pas à avoir une amende mais à se faire tirer dessus.  
Je préfère le confinement d’aujourd’hui, en sécurité tant que je reste à la maison, entourée de ma petite famille, le reste de ma famille et mes amis sont à une distance d’un whatsapp call. Je sais que le ciel ne me tombera pas dessus quand je sors sur ma terrasse, le toit de la maison ne s’effondrera pas à n’importe quel moment et la mort ne me menace pas tant que je suis en confinement.

Alors je considère que ce que nous vivons aujourd’hui est une grave crise sanitaire, une pandémie, avec des dirigeants qui la gèrent plus ou moins bien selon les pays, nous sommes en lutte contre une maladie qui se propage dangereusement. Nous sommes en lutte contre un virus qui ne se propage pas en raison du feu de ses blindes, de la puissance de son aviation ou de l’habilite de ses généraux mais en raison des mesures inappropriés, insuffisante ou trop laxistes prises par les pouvoirs publiques et chacun de nous.

Mais fort heureusement nous ne sommes pas en GUERRE. Rester confiné chez soi sur le canapé n’est pas un état de guerre non plus.






vendredi 31 janvier 2020

Les non-dits



Assise sur ma terrasse, je contemple mes citronniers et leurs nombreux citrons gorgés de vitamines au coin de la maison. Ils vivent leur vie pleine et intense, portent leur fruits, cultivent le soleil et l’air et existent dans le moment présent. Mais accablés sous le poids de leurs fruits jaunissants, mes citronniers se penchent vers la terre comme n’importe quel humain qui le poids lourd des fruits de son mental empêche sa croissance. La vérité est là dans mon jardin, dans la nature, devant mes yeux !

Ça me fait penser aux spectacles de Florence Foresti, une humoriste française et artiste ambitieuse. J’adore ses sketches et plus particulièrement son sketch sur la grossesse où elle dit que les jeunes mamans sont tenues au secret maternelle, qu’elles signent une clause de confidentialité à la sortie de la maternité pour ne pas effrayer les générations futures et qu’elles sont surveillées par la brigade des nurses car si elles disent la vérité l’humanité entière peut disparaître en 50 ans.
Alors je commence à me poser des questions sur les autres non-dits ou non transmis par nos parents. Ces non-dits se limitent-ils à la grossesse? Les parents sont-ils surveillés par d’autres brigades que celle des nurses? De quoi veulent-ils nous protéger nous laissant découvrir par nous-mêmes et à nos propres frais les revers de la vie?


Je n’ai pas pu m’empêcher de faire un parallélisme rapide avec les comptes de Disney à nouveau. Je comprends maintenant pourquoi ils s’arrêtent  au bisou du prince charmant, se terminent par un mariage et qu’ils ne racontent pas la suite. Si Walter Disney est élevé par des parents comme tous nos parents alors personne ne lui a dit à quoi s’attendre dans la vie. Personne ne lui a dit que la vie n’est pas que mariage, enfants et travail. La vie c’est aussi hormones, mental, obstacles, leçons et épreuves.

J’ai pensé que j’aurais aimé entendre, jeune, par la bouche de ma mère ou mon père des conseils comme :
« Je ne serais peut-être pas là quand tu tomberas mais je veux que tu saches que tu ne seras pas seule et s’il y aura quelqu’un pour t’aider ça sera toi et tu peux compter sur toi!  Aide ton mental pour qu’il soit plus fort que tes émotions. »
« Si tu souffres c’est à cause de toi, si tu es heureux c’est grâce à toi, personne d’autre n’est responsable de la façon dont tu te sens, tu es ton enfer et ton paradis à la fois »
« Sois patiente, parfois il faut passer par le pire pour arriver au meilleur »
"Nous avons tous en nous cette capacité à traverser les pires moments et à retrouver notre appétit de vivre".
….

J’aurais aimé qu’on me file des livres avec les 10 clefs pour surmonter les épreuves de la vie, ou comment trouver son élan vital, comment rebondir après une épreuve car Il n’est pas normal de s’infliger le poids de la douleur.

J’aurais aimé qu’on me dise qu’Il faut reprendre le fil de sa vie, ce qui ne veut pas dire tourner la page mais continuer à écrire de nouveaux chapitres avec une lucidité et une conscience de soi accrues. Car on doit être blessé pour grandir, on doit perdre pour gagner, la vie est une succession d’épreuves qui doivent être vécues pour être comprises.

J’aurais aimé qu’on me dise qu’à force de vouloir contrôler tout ce qui m’entoure, je gaspille mon énergie et perds ma sérénité. Que je dois lâcher-prise, m’ouvrir à la vie, abandonner des illusions et être consciente de mes limites.

J’aurais aimé qu’on me dise que quoi que mon mental prétende, je me trouve là ou sont mes pieds, que si je pense au passé ou au futur, c’est toujours maintenant. Passé, futur, ailleurs n’existent qu’en tant que pensées surgissant ici et maintenant.

« En réalité, ce n’est pas ce qui t’arrives qui importe tant, c’est ta façon d’y réagir »

Pour conclure, j’ai compris que nous, humains, nous avons tendance à nous noyer dans les difficultés à surmonter les épreuves, tout simplement, parce que l’on ne nous a jamais appris à échouer et que l’on ne nous a jamais expliqué que l’échec fait partie intégrante de la réussite. On ne nous a jamais appris que nous avons le droit d’échouer ni comment y faire face. Et pour finir, on ne nous a jamais appris à rebondir ou à lâcher-prise, à ne pas  aborder l’existence avec une mentalité « d’assuré tous risques » car la vie n’est pas une mutuelle et n’offre aucune garantie !

vendredi 24 janvier 2020

You



Quand je conduis à Marrakech je me concentre bien sur la route, j’essaie de ne pas me laisser trop emporter par mes pensées car la moindre distraction peut parfois être fatale. Conduire à Marrakech c’est comme conduire dans une casserole d’huile bien chaude avec des grains de maïs à éclater dedans. J’ai l’impression que tout le monde contient une substance en ébullition dans son intérieur qui sous la température et la pression éclate soudainement ! Il n’y a pas d’ordre, je ne sais pas quel individu va sauter devant moi et d’où il va  attaquer par surprise. C’est pour cela que j’ai toujours l’impression de conduire dans une casserole de popcorn.


Ce matin, en conduisant je continuais à penser à ce popcorn à chaque fois qu’une moto me coupe la route ou qu’un piéton saute devant ma voiture. J’ai pensé qu’il n’y a qu’une seule variété de maïs qui peut faire du popcorn, le maïs à éclater car ce maïs est plus petit que la normal et à un endosperme beaucoup plus résistant.En sachant que l’endosperme est un tissu végétal de réserves nutritives spécialisé dans le transfert des ressources de la mère vers l’embryon et est le facteur qui rend le maïs apte à éclater et faire du popcorn, que puis-je dire de ce que nous parents transmettons à nos enfants ?Puis-je utilise la métaphore du popcorn pour comprendre les réactions humaines? Un traumatisme important durant l’enfance impacte –t-il l’enfant ou aussi l’adulte qu’il va devenir ? Nos maladies mentales sont-elles génétiques ?                                                                                                                                   

Ca me ramène à une discussion que j’ai eu hier lors d’un café avec une amie à propos de la série You diffusée sur Netflix et que je regarde depuis peu. La première saison m’a beaucoup bouleversée me laissant partagée entre avoir de la fascination ou du mépris pour le caractère principal. Je voulais arrêter de regarder cette série pour son effet troublant mais mon amie m’a conseillée de continuer car je vais mieux comprendre le personnage en découvrant l’origine de ses traumatismes. La série parle d’un gérant d’une modeste librairie à New York qui a eu un coup de foudre avec une cliente et qui décide de la retrouver sur internet. Le gérant, Joe, dangereusement charmant, devient vite obsédé par sa cliente, il l’observe et cherche à connaitre chaque détail de sa vie sur les réseaux sociaux, notamment ses habitudes ou ses amis. Persuadé qu’ils sont faits l’un pour l’autre, il va tenter de renverser tous les obstacles qui pourraient se dresser en travers de son chemin et élaborer un stratagème machiavélique pour la séduire.La série nous offre un panel de psychologies humaines variées. Les névroses de chaque personnage sont mises en exergue : jalousie, obsession, sabotage, contrôle, envie, etc. Tous ces éléments nous amènent à remettre en cause même les personnages qu’on prenait comme référents de la normalité. À travers ces portraits, la série pose la question des travers de chacun, des comportements sociaux malsains qu’on peut tous avoir.

Mais si l’histoire de Joe est un concept déjà vu dans d’autres séries, il fait partie de ces serial killers qui vont justifier, sous prétexte d’une morale, d’êtres des tueurs. Sa dimension supplémentaire est son romantisme teinté de paranoïa. Le paranoïaque, souvent, explique son emprise sur une personne par le fait qu'il cherche à la protéger. C’est ce qui dérangeant dans ce personnage, il est dans cette problématique d’une justification qui est celle de l’amour. C’est un paranoïaque sensible qui est davantage dans la passion et qui veut nous faire croire que  la passion viendrait excuser l’atrocité.

 Le problème remonte à son enfance et savoir plus sur son passe nous aide à comprendre le pourquoi de ses actions : sa mère, battue par son père, n’arrivait pas à le sortir de ce foyer violant.Joe a en réalité tué son père à l’âge de neuf ans pour défendre sa mère après des énièmes coups. Le profil de Joe est donc plus facile à dresser psychologiquement parlant : on peut dire qu’il est probablement un sociopathe qui cherche toujours des femmes à protéger comme il a voulu protéger sa mère de son père.Puis vient son mentor qui l’enfermait dans une cage pour lui inculquer brutalement ses valeurs, l’amour-haine, punition-récompense, etc. 

En pédopsychiatrie, les enfants qui auront des tendances psychopathiques ont souvent vécu de grands traumatismes. C’est un peu le mythe des cavernes. 
Alors pour finir, je me demande si l’amour fait chauffer notre équivalent humain de l’endosperme nous permettant d’éclater dans notre relation? Si malgré le fait que Joe est un sociopathe, ses motivations, ses peurs, ses espoirs, ses doutes ne semblent pas si déférents des nôtres ? Si les traumatismes de l’enfance sont la source de chaleur qui trace notre chemin sur la voie de notre développement humain ? Et si nos expériences, nos émotions, nos actions façonnent l’expression de nos gênes en permanence ? 

mardi 7 janvier 2020

Invitation à changer


Ce n’est pas un article de résolutions de nouvelle année comme nous pouvons tous lire en ce début de janvier, en ce moment de prise de conscience. J’avais récemment dit à une amie que je suis devenue adulte le jour où j’ai arrêté d’attendre janvier pour faire un régime, aller au sport ou arrêter de fumer! 

Je suis allée voir mon ostéopathe hier pour une séance de remise en place et de déblocage. Le rendez-vous chez l’ostéopathe est devenu pour moi un rendez-vous obligatoire annuel comme on va chez la gynécologue, le dentiste ou l’ophtalmologue. Mon squelette, mes muscles ou même mes nadis ont besoin d’attention surtout avec mon mode de vie sportif, mes heures quotidiennes devant l'écran ou mes anxiété dues aux agressions de la vie.
Durant la séance et sans lui dire en amont, l’ostéopathe a trouvé seul les cervicales bloquées, les articulations raidies et les altérations de ma mobilité naturelle tout en écoutant et en touchant mon corps. Il a trouvé les blocages et il a essayé de tout remettre en ordre. Mon corps avait tout enregistré et comme par un grand coup de marqueur géant, il a encerclé les zones à travailler suite aux Traumatismes que je lui fait subir. La séance m’a scotchée comme toutes les séances que j’ai eu chez lui depuis que je le connais.
Mais je n’ai pas pu de m’empêcher de m’incliner devant la magie de ce corps, cette machine impressionnante,  cette création, cet univers.
Cet univers dans lequel il n’y a aucune pièce en trop, ce puzzle géant dans lequel chacun de nous a une place à remplir comme dirait Deepack Chopra.

Ceci m’a ramené à cette conférence que j’ai écouté l’autre jour sur internet  et qui parle du fait que nous sommes énergie, pure et simple, nous sommes constitués de la même matière que tous les éléments de l’univers, le soleil, la lune et les étoiles. Nous sommes remplis d’énergie intelligente sous forme d’un corps humain qui peut marcher et parler. 
Scientifiquement parlant, nous sommes fait de cellules fabriquées d’atomes qui à leur tour sont composés de particules subatomiques. Ces particules ne sont que Énergie.
Tout est Énergie!!!

L’énergie ne peut être créer ou détruite, elle est la cause et l’effet en elle-même, elle est présente en tout et partout à tout moment. Cette même énergie est connue par les scientifiques pour être continuellement en mouvement, elle ne se repose jamais, elle se déplace à jamais d’une forme à une autre. Ce que nous apprenons à l’école dans nos premiers cours de science: “ rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” pour citer Antoine Lavoisier sur la conservation des masses lors du changement d’état de la matière. 
Mais je peux aussi citer cette affirmation très proche qu’ont apprend dans les cours de philosophie et qui est celle du philosophe présocratique grec Anaxagore de Clazomène: “ rien ne nait ni se périt, mais des choses déjà existantes se combinent puis se séparent de nouveau”

Alors si nous sommes tous énergie, c’est que nous sommes aussi des aimants vivants, nous attirons littéralement les énergies, les gens, les choses, les idées et les circonstances qui vibrent et raisonnent à la même fréquence d’énergie que la notre. Notre champ d’énergie se modifie constamment basé sur nos pensées et nos sentiments. L’univers à ce moment réagit comme un miroir et nous renvoie la même énergie que nous projetons.
Un aimant n’essaie pas d’attirer quelque chose mais le fait naturellement. Il en va de même pour nous. Nous sommes toujours dans le processus d’attirer quelque chose dans notre vie. 

Tout ce que nous sommes est le résultat de nos pensées a dit Bouddha. 

Alors pour la faire courte, je me demande pourquoi ne pas commencer à partir de maintenant à attirer consciemment et délibérément tout ce que je désire dans cette vie et je vous invite mes chers amis à le faire aussi.
Demandons à la loi de l’attraction de nous permettre d’attirer certaines personnes, certaines idées, ressources, stratégies et de bonnes circonstances littéralement tout ce que nous avons besoin pour créer la vie de nos rêves!
Nous sommes puissants par nos bonnes pensées, plus puissants que nous n’avons conscience, nous créons tout dans notre vie, alors créons un monde meilleur de bonnes énergies positives, loin des guerres, des maladies, des personnes négatives, des ruptures, des mensonges ou de la mélancolie. 

Bonne année 2020 à tous.