samedi 28 août 2010

Desperate housewives à la libanaise

A peine 10h affichée sur l'horloge de la cuisine chez mes parents que la première habituée de la "sobhiyée" pointe son nez à travers la grille, suivie d'une deuxième et souvent d'une troisième.
Maman lance comme d'habitude "Asafou, 4 ahwé pleaaase!" Asafou c'est une domestique Ethiopienne qui travaille à la maison.  Les ménagères s'installent à l'ombre d'un abri dans le jardin pour papoter comme le veux la bonne vraie tradition de la "sobhiyée".

Une clope au bec, un paquet sur la table et un café plus tard, les dernières nouvelles et potins du village sont analysées sans laisser l'ombre d'une rumeur échapper.
Ensuite viennent les soucis du quotidien en lien direct avec la famille et les séances de cure s'accumulent éloignant ainsi les rendez vous chez le psychologue des ménagères des métropoles occidentales rythmées par des "hum-hum" en guise de traitement.

La nouvelle génération de ménagères voire meme les ménagères des grandes familles des villes libanaises sont plus organisées et invitent pour de grands festins sous le thème de la "sobhiyée"  qui devient l'équivalent du brunch européen. Elles invitent amies et femmes de la high society libanaise, leurs rencontres souvent couronnées par la fameuse " Hiiiiiiiie cheeeeeriiiiiie, kiiiiifiiiiik? tu es làaaaaa?" pour dire je ne savais pas que j'allais tomber sur celle là! elles exposent ainsi leurs derniers it-bag, montres et robes shoppées chez Ai-zone le temple de la mode ou autres (que je ne connais pas encore vu que je me suis expatriée à l'étranger depuis 9ans)
A la fin, elles n'hésitent pas à partager leur "sobhiyée" dans la presse locale type "mondanité" sous le titre de Mme machin, femme de bidule recoit!

Est ce ce type de recéption à la libanaise assez bling-bling que notre president M. Sarkozy qui m'éloigne de cette "sobhiyée" amicale et de ce mode de fonctionnement? Est ce le manque de temps qui m'empeche le partage d'un café-potin quotidien avec mes amies? Ou est ce que ma génération a perdu l'art de recevoir qu'avait nos mères?

lundi 23 août 2010

Baisons avant que tout ne s'écroule

A Chaque retour à mon pays d'origine, pays du soleil levant, je me retrouve face à un pays désorienté aux multiples facettes, pays dont la population avance au grès des humeurs des hommes politiques, de l'opinion internationale et du developpement pas moins lié à l'economie du pays elle-même liée aux événements locaux et mondiaux. " la boucle est bouclée" comme dirait mon copatriote français après une journée passée à terminer une procédure banale au sein de l'administration française.
Ceci n'est pas sans influence sur la jeunesse du pays. Cette jeunesse, dorée ou pas, se retrouve confrontée à des stéreotypes et modèles américains (diffusés sous le signe de séries américaines sur les chaines locales) voir même les nouveaux arrivés, les soap turco-syrien dont le carton de l'èté 2008 était "noor" feuilleton qui passait tous les soirs sur la chaine satelitte MBC (à capitaux saoudiens) et devant lequel restent scotchées les ménagères de 50ans, leurs filles et petites filles. Elles commantent et matent la vie chaotique de mouhanned, blondinet à barbe rousse de trois jours du genre Gainsbourg mais alcool et cigarrettes en moins, et de sa dulcinée noor qui a donné son nom au feuilleton.
Ces ménagères et leurs petites filles se retrouvent dans cette noor triste qui, même malade, lutte pour parvenir à reussir son couple, sa famille et surtout voir mouhanned, cet homme dont la puissance ne s'exerce pas au detriment de sa femme et le regardent donner le biberon à son bébé.
Ce n'est pas pour dire que ceci est une chose rare au liban, mais tradition oblige certains cotés de la culture locale sont transmises de génération en génération pour veiller à transmettre les valeurs de nos ancêtres à notre progéniture sans prendre en considération l'évolution de la société dans laquelle ils vivent.
Lors d'une discussion autour d'un café avec une amie et sa fille de 15 ans, je me rends compte que le nouveau mode de vie de la nouvelle génération oblige une discussion autour du sexe s'impose ainsi que les relations filles-garçons de peur de "plonger dans le pécher" très jeune dans une société où la fille se doit de rester vierge jusqu'au mariage. Mariage qui à l'epoque tournait autour de láge de 23-24 ans pour une fille mais aujourd'hui les filles se marient vers 30 ans et doivent rester vierge en criant sur tous les toits: " vierge je suis, vierge je reste" ou ces trantenaires choisissent de faire tout un peu plus tard que la même génération occidentale avec plus de discretion.
La jeunesse reste alors balancée entre une pimprenelle coincée dure de la membrane et cette autre miss à nectar orgasmique puisque la société libanaise livre, en matière de sexe, un message paradoxal. Tout s'y vit à l'extrême. On passe du one night stand assumé à la vierge à épouser.
Le pire fit en 2006 après la guerre, une rupture c'est produite. La société pense encore virginité, mariage, soumission pour la femme. Bien sur, certaines assument des partenaires multiples avant la grande rencontre. Mais en général cela se tait, cela se cache. Après la guerre de 2006, les jeunes se sont sentis précaires, temporaires. Les limites ont implosé, le sexe est devenu un mode de consommation où la performance et le plaisir sont les seuls éléments déterminants!
Reste à savoir quelle éducation donner à sa fille pour se préserver un avenir meilleur tout en ayant une jeunesse épanouie au Liban ou ailleurs?!