samedi 13 décembre 2014

L'effet Dominos


Ça fait un moment que j'ai envie d'écrire cet article et je remettais ça à plus tard. Mais 2 mauvaises nouvelles, 2 pertes dans mon entourage en l'espace de 2 jours m'ont poussé à écrire mes sentiments.

Une connaissance atypique, une femme qui vous marque dès la première rencontre par son caractère et sa joie de vivre, une maman de 41 ans laissant derrière elle 2 enfants et un mari a perdu jeudi sa bataille contre le cancer en l'espace de 3 semaines. Ce matin, un homme de 60 ans a à son tour perdu la vie suite à des problèmes de cœur, 2eme maladie dans le rang des maladies du siècle derrière le cancer.
Une amie à Paris a eu une opération réussie ce matin pour lui enlever la tumeur du corps, c'était la bonne nouvelle du jour mais qui ne peut que nous laisser sceptiques devant cette maladie qui nous enlève à tour de rôle et sans prévenir.

Je me souviens souvent de ma grand-mère maternelle qui avait peur du mois de février, froid et pluvieux, qui selon elle prenait les vieux. Elle se couvrait bien et se mettait à côté du feu par peur d'avoir froid, laissant le tour à un autre vieux en ce mois de février. Elle me répétait un proverbe connu au Liban :"chbat el lebbat" pour appuyer ses dires et ses craintes.

C'était il y a 25 ans!

Aujourd'hui il n'y a plus de règles, le proverbe de ma grand-mère ne vaut rien et je pense que nos enfants ne le connaîtront jamais car la mort n'atteint plus que les vieux et attends moins le mois de février pour les enlever!
Aujourd'hui, la mort est partout, déguisée le plus souvent en cancer, elle nous sépare de nos parents, de nos amis, des personnes de notre entourage tous les jours, toutes les heures ne laissant plus de place pour le bonheur ni pour les bonnes nouvelles. Nos larmes ont séchées, notre cœur est devenu de marbre et notre colère bien enracinée dans notre corps!


Ce n'est pas sans rappeler le jeu de dominos, ce jeu qui a meublé nos journées d'enfance quand on alignait debout une file de dominos et faisait vaciller le premier domino. Ce domino fait tomber le domino voisin et ainsi de suite. On adorait regarder les dominos tomber quelle que soit la longueur de la chaîne avec des yeux émerveillés face à la magie du jeu.

C'est avec ce même éblouissement que nous nous regardons l'un l'autre, nous demandons qui sera le prochain et nous attendons notre tour. Si l’effet domino, provoque une réaction en chaîne et peut se produire lorsqu'un changement mineur provoque un changement comparable à proximité, qui provoquera un autre changement similaire, et ainsi de suite au cours d'une séquence linéaire, dans la vie aujourd’hui il n'y a plus de règles, plus d'âge légal, il n'y a plus d'évidence, seule la nature sait qui sera le prochain, qui se tient derrière qui.


L'été dernier, je suis allée aux funérailles d'une cousine de mon père à l'église de mon village. Il y avait là-bas tous les vieux du village, tous les cousins et cousines de ma grand-mère, assis dans la grande salle, tristes, ils attendaient leur tour pour faire leur devoir vis à vis de la famille de la défunte. J'ai réalisé à ce moment que la mort a sauté une génération, j'ai réalisé qu'il y a un problème dans notre façon de vivre, notre consommation, notre hygiène de vie! Il est temps d'agir, il est temps d'arrêter l'effet dominos, de revenir à la règle de base, à mourir vieux......


Je termine par une quote de "games of thrones" que j’adore, que je répète et qui me motive:

- There is only one god, and His name is Death. And there is only one thing we say to Death: "not today".

samedi 22 novembre 2014

Au secours de mon karma




Il m'a fallu un choc de taille pour commencer à apprendre à vivre, à comprendre mon passage sur terre, à m'intéresser à l'au-delà.
Il m'a fallu une perte inestimable pour me motiver à préserver mon petit foyer d'une souffrance insurmontable.


Depuis bientôt 2 ans, je cherche des réponses au fond de moi, je scrute les étoiles, je mate l'univers, je questionne la vie!
Depuis bientôt 2 ans, je multiplie les rencontres intéressantes, je m'ouvre à de nouvelles cultures, je me plonge dans un nouveau genre de lecture, je travaille mon moi réel, mon âme et mon corps  physique.
Depuis bientôt 2 ans, On me parle de chakras, de méditation, de divinité. On me parle de corps physique, corps astral, corps vital et corps mental. On me parle d'aligner mes 7 corps, mes nadis, mes centres d'énergie.
On me parle de nourriture sans gluten, de végétarisme, de jus verres, de performances physiques....


J'avais jamais autant compris l'expression "un esprit sain dans un corps sain" ou "vie-apparence-qualité" ou encore "rien ne se perd, tout se transforme". C'est un travail de longue haleine dans un monde moderne et pas adapté.


Ce n'est pas un chemin facile ou un fleuve tranquille, il y a des hauts et des bas, des écarts, des motivations en berne et des moments difficiles où l'utile ne se joint pas à l'agréable. Je n'arrive pas encore à me rapprocher de la perfection, je n'arrive pas encore à aligner ma tête, mon cœur et mon corps pour commencer.


Récemment mon karma a décidé de me jouer des tours. L'autre soir,  à une soirée dansante brésilienne, je me déhanchais sur une salsa dans les bras de mon homme, quand soudain une force me tire en arrière et me prend par la main avec un mouvement fort et déterminé. Je me retourne pour découvrir à ma grande surprise une dame d'un certain âge m'inviter à danser la salsa avec elle.
Bouleversée, je me prête au jeu en essayant de comprendre ce qui vient de se passer. La soirée terminée, tout retourne à la normal et la danse n'a pas eu d'incidence, j'ai déjà tout oublié, jusqu'à hier soir quand je rencontre une belle femme à un dîner organisé chez des copains !

C'était un diner très agréable d'un vendredi soir en fin de semaine. Une occasion pour réunir 9 personnes à Marrakech venant des 4 coins du globe, de Nouvelle-Zélande, de France, du Liban, du Royaume-Uni, de Columbia et du Maroc dans une somptueuse et gigantesque villa avec un bar privé au coin d'un magnifique feu dans une cheminée à ornementation digne d'un beau château médiéval.


Il y avait 5 ravissants quadragénaires et 4 femmes. Quelques apéros, un diner servi avec une orfèvrerie chinée dans les ventes aux enchères des plus grands palaces parisiens, une musique envoutante et une dégustions de cocktails improvisés au bar plus tard, une facette déjantée d'une belle jeune femme se dévoile et me tire encore une fois du rayon de protection de mon homme pour m'offrir accolades, compliments, propositions surprenantes, cours de salsa et terminer dans les toilettes en soutien moral pendant un détour au petit coin. Pourquoi moi, me dis-je au réveil!


Je veux bien aligner, méditer, vivre, mais il y a un truc qui cloche! Je suis en train de perdre mon effort, mon effort de plaire à mon mari-idéal, mon effort de bien-être.  Mon karma dévoile mon épanouissement interne, mon rayonnement, ma tranquillité secrète et attire l'opposé de mes désirs, il envoie des signaux erronés, il me joue des tours, il est perturbé, il est en train de partir en live!


Comment y remédier? Le ressaisir? Comment le remettre sur le bon chemin? C'est quoi le message derrière tout cela?
Dès demain, je lance un appel aux spécialistes cosmiques et je me remets à la recherche de travail fixe sur des chantiers, dans le monde du bâtiment, le monde des hommes machistes et des réflexions déplacées !



mercredi 17 septembre 2014

Le plaisir de concevoir


De retour devant mon ordinateur, mes croquis et mes projets, je m’adonne à ma plus grande passion qui est la conception, l’architecture. L’idée de pouvoir concevoir des bâtiments dans les moindres détails me fascine.

Enfant, pour passer du temps avec mon père ingénieur, je me souviens que j’allais le voir étudier des plans étalés sur la table de la salle à manger. Je pense que ces moments passés auprès de lui, à le regarder travailler, m’ont donné envie de faire ce métier.
Il y a aussi le mari de ma cousine, son copain à l’époque, qui est ingénieur mécanique. Je passais beaucoup de temps avec lui car je passais beaucoup de temps avec ma cousine. Je le voyais préparer ses cours, dessiner des plans et il me faisait même travailler pour lui afin d’aller vite, j’avais 11 ans à l’époque. C’était un plaisir de dessiner des câbles pour relier les plafonniers sur les plans d’électricité. 
Les plans de mon enfance sont à jamais gravés dans mon cerveau.

Ce que cet apprentissage m’a apporté de plus précieux, c’est la notion de qualité, le sens de l’organisation, l’attention portée aux détails et la connaissance des moyens à mettre en œuvre pour produire de la qualité.

Toute construction ou édification de bâtiments, des plus petits au plus grands, est précédée par une lente et laborieuse élaboration. Une étape d’imagination, de rêves et délires traduite par des plans, coupes et façades tracés sur des planches à dessins ou ordinateurs et pas perceptible à l’œil humain. Comme nous disait notre prof, seul les oiseaux ou Dieu pourront voir le plan masse, seul un observateur situé à l’infini peut voir l’élévation ! En ce qui concerne la coupe, personne ne peut la voir en dehors des acteurs surréalistes des films hollywoodiens, ou les témoins d’une guerre ou une bombe a coupé le bâtiment en deux.

Quand il s’agit de concevoir, de former des systèmes cohérents, de donner un sens, l’architecte écrit l’espace habitable, se raconte une histoire et s’imagine des scénarios. a la fin, il faut ajouter arbres, voitures et personnages sur les dessins, ajouter une vie sensible, émotionnelle qui animera cette construction mentale. C’est le moment du rendu final.

J’avais oublié ce plaisir, le plaisir d’imaginer des vies entre les murs que nous venons de dessiner. Ajouter une femme sur le balcon, un homme dans la chambre, une voiture dans le parking, des enfants dans le jardin, un chien à l’entrée….

J’avais oublié le temps passé à raconter des histoires, à imaginer les utilisateurs prendre connaissance des lieux, les amoureux se cacher dans une grotte dans un parc public, les histoires d’amour qui naissent entre personnes âgées dans une maison de retraite, la femme qui cache son amant dans une armoire avec sortie sur le balcon dans un immeuble de logements.
Un ami chez Bouygues immobilier, encore client à l’époque, nous avait raconté l’histoire de cet architecte qui avait mis des personnes nues sur ses coupes et façades ce qui avait déclenché un rire hilarant.

J’avais oublié que l’architecture n’est rien sans ambition, sans passion, sans plaisir, le plaisir de concevoir qui n’est autre que le plaisir de créer du plaisir !


vendredi 5 septembre 2014

L'art de décorer, avis à tous les motards



Le point de rencontre de mon village natal pour tous les vacanciers et résidents est le petit club de sport fondé par mon père il y a des années.

C’est un point de rencontre pour petits, grands, sportifs et mamans surveillants leurs futurs champions tous les jours de 17h à pas d’heure !
La direction a même installé une projection pour les amateurs du ballon rond et de la coupe du monde incitant de cette façon les gens du village à venir se rassembler au nom du sport et partager une passion commune.

Cet été, due à la situation politico-économique du pays et la peur de trop bouger, le rassemblement ne s’est pas limité à la population résidente dans le village ou les expatriés revenus passer un peu de vacances mais c’est répandue dans les rangs d’autres communautés en particulier les réfugiés syriens !

Les sportifs au sein de cette communauté étrangère ont établi leurs camps au club aussi et ont été intégré par nos enfants dans leurs équipes allant jusqu’à jouer au nom du village dans les tournois tandis que les amateurs de moto défilent pour nous exposer leur dernier exploit en matière de conduite et de décoration.

Hier, une moto garée devant le portail d’accès a attiré toute mon attention. J’ai veillé à la prendre en photo et la partager car un tel chef d’œuvre mérite cette attention. Les couleurs, les matières, le travail et les films de protection sont des projets en soi, un travail minutieux et un bricolage de gout exceptionnel à faire rougir tous les motards.

Je partage mais n’émet aucun commentaire pour vous permettre de faire votre propre avis.


lundi 12 mai 2014

Comment éviter une mort subite


Depuis que j'ai commencé à faire des séminaires avec les potes de Singapour, j'ai changé ma vision de voir les choses. J’ai repris confiance en moi après 2 ans de rudes épreuves et j'ai commencé à appliquer leurs conseils dans ma vie de tous les jours, à manger sainement, à faire du sport, éviter les aliments acides et être en bonne condition physique.
Je cherche aujourd'hui à aider mon âme faire son travail sur terre le plus longtemps possible dans un corps sain et donc à éviter les maladies, le cancer ou les problèmes cardiovasculaires qui courent dans ma famille et auxquels je suis prédisposée comme me le rappelle tout gentiment ma gynécologue à chaque visite!

C’est un travail de régulier, une détermination et une conviction. C’est un choix de vie assez personnel mais qui peut avoir un impact sur la population si on s’y met tous à croire l'étude, publiée dans la revue médicale The Lancet et relayée par leHuffington Post !
Selon une équipe de scientifiques de l'Imperial College de Londres, modifier, même un peu, notre mode de vie de façon à le rendre plus sain permettrait d'éviter 37 millions de décès prématurés à l'échelle de la planète et d'ici à 2025.

Donc il serait facile d'influer et d'améliorer l’espérance de vie de la population mondiale. Mais cette étude ne prend pas en compte tous les facteurs de notre vie de tous les jours. Je m’explique !

Il y a 2 semaines, les ouvriers sont venus, pour une première tentative, me poser une canisse sur la pergola devant mon salon afin de pouvoir profiter pleinement de ma terrasse avec la chaleur qui arrive. Par curiosité professionnelle, manque de supervision de la part de leur chef et la façon de travailler ici, j'ai décidé de surveiller les travaux.

Les canisses sont livrées avec des dimensions bien définies à un emplacement bien défini entre poteaux pour éviter le chevauchement. Ayant en tête cette information, je m’attendais à ce que les ouvriers prennent les mesures des entre-axes et les comparer avec celles des canisses posées par terre avant de les poser sur la pergola. Mais, pour faire à la façon locale, le mec est monté sur la pergola en bois, sans aucune protection, il a commencé par poser les canisses puis il s’est rendu compte que ce n’est pas le bon ordre ! Il a commencé par prendre les mesures, perché dans le vide juste au-dessus de ma tête ! J’avais le cœur qui battait à 100 à l’heure, une montée d’adrénaline comme si je regardais une vidéo de sports extrêmes, mais c’est surtout car j’étais sidérée par la façon de faire, par l’absence de logique, par le manque de communication entre chef et ouvriers.
A la fin, ils ont fini par poser 2 des 3 canisses sur la pergola, évidemment pas dans le bon ordre, ils sont revenu après pour les démonter et les refaire car ils se sont rendu compte qu’ils avaient ramené une canisse d’un autre projet au lieu de prendre la bonne. Il manque à ce jour toujours une partie !

D’un autre cote, je vais visiter, il y a 2 jours, un autre chantier pour faire une offre de mission. Je me rends compte qu’au Maroc, sur beaucoup de chantier, la sécurité des gens sur un chantier n’est pas de l’ordre du jour voire pas importante. La mission SPS n’est pas obligatoire !
Bon un ouvrier en moins ou en plus ça ne change rien, les salaires sont bas et puis de toute façon la vie d’une personne ne vaut rien donc on économise une mission de coordination et tout le monde est gagnant si le chantier se termine sans chute mortelle. Vu que les passerelles à l’étage ne sont pas sécurisées, les passages se font dans le vide, les gardes corps provisoires de protection sont inexistant pour une économie de bois, une excellence en acrobatie et équilibre peut s’avérer utile pour les ouvriers.

Et puis d’un coup, après quelques jours de chantier, quelques battement de cœur et quelques montées d’adrénaline, je me suis rendu compte que ce n'est pas en mangeant sainement que je vais vivre plus longtemps mais c'est en évitant de travailler sur un chantier ou travailler tout court au Maroc que je vais éviter une crise cardiaque!

jeudi 13 mars 2014

Le Jamel local


Papa possède l’art et la manière de raconter la même blague au moins 10 fois et de rigoler comme si c’était la première fois qu’il l’entend. Depuis que je suis devenue française, il y a une blague qui ressort à chaque discussion et qui parle d’un caractère bien libanais nommé Abou el Abd, qui ne parle pas un mot de français et qui part en France avec son épouse pour faire du tourisme. On lui avait dit, avant son grand départ, tu mets « le » ou « la » devant n'importe quel mot et ça devient français!
Alors un soir au restaurant, il voulait passer la commande sans avoir lu le menu, il commence : je prends « la taboulé » « le humus », … 10 min plus tard, il obtient ce qu’il avait commandé et c’est parce que le serveur comprenais le libanais !!

Je me suis toujours demandé comment font ceux qui inventent les blagues... Puis on m'a parlé des grands humoristes et notamment Ziad Rahbani, un grand prédécesseur au Liban, ils descendent dans la rue et se laissent inspirer. Ils sortent des blagues, des comédies entières et des phrases cultes qu’on ne peut plus dissocier de la vie courante ce qui nous rappelle la question phare : Qui vient avant la poule ou l’œuf ?

Aujourd'hui au tennis, j'attendais mon mini-moi en bouquinant prise dans une histoire à couper le souffle quand une phrase me sort de mon rêve éveillée : « on ramasse les balles de nous! De nous !!!» avec la voix de Jamel Debbouse.
Je croyais que Jamel était venu rendre visite à son pays natal et plus particulièrement à l'académie de tennis! A ma grande surprise je découvre un coach tout en orange (mais on aurait dit Jamel) bien acharné à faire des petits 4-5 ans des pro de tennis en une seule fois comme si c'était leur dernier jour avant la compétition décisive, leur dernière chance avant le match de leur vie, leur dernier coup droit avant la finale!!

J’ai laissé tomber mon livre et je me suis adonnée au plaisir de mater le pauvre coach qui se donnait à fond. Il a du se préparer, car les enfants les plus durs de la plaque ne parlent pas français alors il a voulu apprendre l'anglais sauf que celui qui l'a conseillé a fait le coup de la blague de Abou el Abd et il lui a dit de dire: « oh my God »  avant chaque mot!

Dès que j'ai commencé à lui prêter oreille, j'ai explosé de rire!! C’était du genre : « Oh my god pas chassé! » et puis « Oh my God up le filet! » et «  Oh my God on flèche les jambes!!! »


Apres 30min de fou rire, j’étais contrainte de partir mais ce coach a changé mes heures d’attentes au tennis à jamais. Grace à ce sympathique coach, je ne viendrais plus attendre mais assister à un sketch comique du one coach show de l’académie de tennis !

mardi 28 janvier 2014

Fierté et Déchirement

On est encore en janvier, au début de l’année 2014, les vacances d’été sont encore loin, mais pas pour les libanais a l’étranger.
Car pour tous les libanais comme moi vivant à l’étranger, l’été s’approche à petits pas. On est déjà plongé dans le rêve des retrouvailles avec les amis, des vacances en famille. On se demande, déjà, et comme tous les ans à la même période si on emmène ou on n’emmène pas les enfants cet été à cause de la situation politico-économique.

Hier après-midi, je discutais avec ma meilleure amie et pour une fois, celle qui me traitais de lâche ou peureuse m’a dit d’une voix pessimiste : « à mon frère je dirais, ne vient pas au Liban cet été ». En l’écoutant, mon cœur se resserre et je flippe encore plus. C’est elle qui m’a toujours encouragé, réconforté, remonté le moral me poussant à faire des activités, à se retrouver, à me sortir de ma quarantaine.

Le soir venu, je me mets devant the Voice comme prévu et à ma grande surprise je découvre une chanteuse libanaise qui vient représenter ses origines, une jeune fille talentueuse, charmante et apparemment connue dans mon beau pays. Elle s’est fait connaitre pendant mes années d’expatriation. Elle a enflammé la scène de The Voice en chantant "Khedni Maak" de sa mère elle-même star Salwa Al Katrib. J’ai eu les larmes aux yeux et une grosse fierté, même si les mauvaises langues se sont ruées sur les réseaux sociaux, pour moi elle a, quand même, réussi à chanter en libanais en prime time sur TF1.

Pour un moment, j’ai chassé les pensées nostalgiques, la mélancolie d’une libanaise qui voit son pays se perdre et s'anéantir pour voir un Liban heureux avec souvenirs à l’heure d’un café, un rendez-vous amoureux ou une soirée entre copains.

Aujourd’hui, j’ai déjeuné avec une femme française très raffinée qui avait l’âge de mes parents et qui m’a parlé pendant 1 heure de sa visite au Liban il y a cinquante ans, du souvenir qu’elle a gardé de cette visite, du beau pays qu’était le Liban, des belles femmes, de la gentillesse des libanais…. Elle a parlé de mon pays avec des yeux qui brillait comme si c’était un de ses meilleurs souvenirs d’enfance. Puis elle marque une petite pause, comme pour avaler sa salive et me préparer à écouter la suite, avec un pincement au cœur elle me dit je refuse d’y retourner. Elle ne veut pas changer l’image qu’elle a de ce pays surtout après toutes les atrocités qu’elle a entendu.

Mes discussions tournent autour de ce pays, de notre prochaine visite, de ces libanais qui nous envoient une image joyeuse d’un pays en déchirement, en pleine transformation en paysage d’enfer !
Menant une vie aisée à l'étranger, le Liban ne me quitte jamais : Les sentiments d'abandon et de culpabilité côtoient la nostalgie du pays et les sensations de solitude et d'incompréhension dans un environnement qui ne sait pas ce que signifie vraiment une guerre.


Devant mon ordinateur, ma télé, mes réseaux sociaux, je me demande si  j’irais ou je n’irais pas au Liban l’été prochain !

vendredi 17 janvier 2014

Etre Femme


Dans le livre intitulé " Dieu voyage toujours incognito" que je viens de terminer, je suis tombé sur ce paragraphe que j'ai envie de partager comme une pensée pour toutes les femmes que je connais!

".... Vois-tu, je suis convaincu que ce n'est pas un hasard si l'on trouve beaucoup plus d'hommes que de femmes dans les équipes dirigeantes des entreprises. Je crois que ceux qui dénoncent une discrimination dont seraient victimes les femmes se trompent. D'ailleurs, les financiers aux mains desquels se trouve dorénavant notre économie se foutent pas mal du sexe de ceux qu'ils mettent à la tête des entreprises où sont placés leurs capitaux, tout comme ils se foutent pas mal de leur personne tout court. Seuls les résultats produits trouvent grâce à leurs yeux. Non, je pense que la grande rareté des femmes aux postes de direction a une tout autre explication.

- Laquelle? Demandai-je

- Les femmes possèdent un don du ciel, une faveur accordée par les dieux, qui fait d'elles des êtres tellement privilégiés qu'elles n'éprouvent pas le besoin de se battre pour ce genre de futilités...

- Vous voulez dire ...

- Quand on est capable de créer une âme, une vie, de la porter en soi, puis de l'offrir à l'univers tout entier, tu crois vraiment qu'on peut soudain se passionner pour la cotation en bourse d'une action?

Créer une âme... C'est vrai que c'est extraordinaire, quand on y pense.... La venue au monde des enfants fait partie des choses tellement courantes autour de nous que l'on oublie parfois l'énormité, la grandeur, la magie de cette chose inouïe. Créer une âme....."

Laurent Gounelle, auteur.

samedi 4 janvier 2014

Pourquoi tu pleures ?

A la mort de maman, il y a un an, une cousine assez sage, calme, réservée et que j’adore m’a dit : «  Cherche des réponses dans les livres, il y a des gens qui croient que la vie est une étape tout comme la grossesse, une étape pour l’être humain juste avant la naissance. La mort ne met pas fin à la vie, ainsi que nous l’avons cru par ignorance, mais elle n’est que le passage d’un stade de vie à un autre». La douleur encore trop forte, j’ai dû enregistrer ce message dans un coin de mon cerveau sans trop prendre le temps de l’analyser.
 
A l’époque la mort venait de me ravir un être tendrement aimé, ce que j’avais de plus cher au monde. Le monde me paraissait vide. Il me semblait que la vie ne valait plus la peine d’être vécue, j’avais l’impression que la joie m’a fui à jamais, que, désormais, pour moi l’existence ne contient plus rien, si ce n’est une tristesse sans espoir. J’étais terrassée par le désespoir et le doute dont le nuage me voile le soleil qui ne se couche jamais !
 
Aujourd’hui avec le recul, je comprends ce que ma cousine m’a dit et ceci suite aux différentes rencontres, que j’ai fait durant cette année, qui m’ont appris à chercher des réponses à l’intérieur de moi, dans mon histoire et qui m’ont permis de « connaitre la vie pour mieux comprendre la mort ».
 
Ces inconnus devenus des amis m’ont offert leur sympathie, leur aide et leur consolation :
« Tu pleures sur quelque chose qui, en réalité, n’est pas arrivé. Ta perte n’est qu’apparente et apparente à ton point de vue seulement. Quand tu te rendras compte nettement de ce qui est la vraie réalité, tu cesseras de pleurer ! »
« Il ne faut pas pleurer parce que notre tristesse fait mal à celui que nous aimons. »
« … Si tu désires communiquer avec ta maman, il te suffit de formuler très nettement tes idées dans ton esprit avant de t’endormir, avec la résolution ferme de lui en parler et tu  es sure de le faire aussitôt que tu auras rejoint ta mère pendant ton sommeil. »
 
Depuis j’ai dû revoir sur quelles bases est fondée ma croyance actuelle, quelle qu’elle soit !
Moi qui fondait ma croyance sur ce qu’enseigne l’église ou sur ce qui est censé être enseigné par quelque livre sacré,
Moi qui partageais la croyance de mon entourage, l’opinion généralement acceptée à notre époque,
J’ai dû essayer de dégager mon esprit de toute idée préconçue pour voir que cette opinion n’est pas basée sur une connaissance bien précise.
J’ai appris que plus nous saurons, plus entière deviendra notre confiance, car nous sentirons avec une certitude absolue qu’aussi bien nous-mêmes que nos morts, nous sommes entre les mains de la Puissance et de la Sagesse parfaites, dirigées par le parfait Amour, la conscience universelle ou Dieu comme bon nous semble de l’appeler.
 
 
La vérité n’est pas lointaine, elle est là, tout près, sous chaque feuille, derrière chaque sourire, chaque larme, elle est là, enfouie dans les mots, les sentiments, les pensées qui nous viennent. Mais elle est tellement bien dissimulée qu’il faut lui ôter ses masques pour la découvrir !
 
On ne court pas derrière la vérité, c’est elle qui vient à nous. Elle m’est apparu sous forme de rencontres, de personnes que j’ai pu croiser avant mais que je n’ai rencontré que après la mort de ma mère, ce n’est pas le fruit du hasard puisque rien n’arrive par hasard !
 
Merci à Isa, Laurent, Fred, Lila, Pierre, Etienne, Marie, Reema, merci pour tous les livres que vous m’avez conseillé de lire et merci pour la spiritualité de nos conversations. Je ne sais pas si c’est ma mère qui vous envoie, mais vous m’avez aidé à comprendre ma douleur pour mieux la surmonter!!!
 
Merci aussi à tous mes amis qui m’ont soutenu comme ils le pouvaient et comme ils le savaient !
 
« L’homme est une âme et possède un corps. Le corps n’est pas l’homme lui-même ; il n’en est que le vêtement…. Il s’ensuit donc que vous n’avez pas perdu  votre ami ; vous avez seulement perdu la vision du vêtement dans lequel vous étiez habitué à le voir. Le vêtement a disparu, mais l’homme qui le portait continue son existence et c’est à coup sûr l’homme et non le vêtement que vous aimez» Charles Webster Leadbeater