mercredi 17 septembre 2014

Le plaisir de concevoir


De retour devant mon ordinateur, mes croquis et mes projets, je m’adonne à ma plus grande passion qui est la conception, l’architecture. L’idée de pouvoir concevoir des bâtiments dans les moindres détails me fascine.

Enfant, pour passer du temps avec mon père ingénieur, je me souviens que j’allais le voir étudier des plans étalés sur la table de la salle à manger. Je pense que ces moments passés auprès de lui, à le regarder travailler, m’ont donné envie de faire ce métier.
Il y a aussi le mari de ma cousine, son copain à l’époque, qui est ingénieur mécanique. Je passais beaucoup de temps avec lui car je passais beaucoup de temps avec ma cousine. Je le voyais préparer ses cours, dessiner des plans et il me faisait même travailler pour lui afin d’aller vite, j’avais 11 ans à l’époque. C’était un plaisir de dessiner des câbles pour relier les plafonniers sur les plans d’électricité. 
Les plans de mon enfance sont à jamais gravés dans mon cerveau.

Ce que cet apprentissage m’a apporté de plus précieux, c’est la notion de qualité, le sens de l’organisation, l’attention portée aux détails et la connaissance des moyens à mettre en œuvre pour produire de la qualité.

Toute construction ou édification de bâtiments, des plus petits au plus grands, est précédée par une lente et laborieuse élaboration. Une étape d’imagination, de rêves et délires traduite par des plans, coupes et façades tracés sur des planches à dessins ou ordinateurs et pas perceptible à l’œil humain. Comme nous disait notre prof, seul les oiseaux ou Dieu pourront voir le plan masse, seul un observateur situé à l’infini peut voir l’élévation ! En ce qui concerne la coupe, personne ne peut la voir en dehors des acteurs surréalistes des films hollywoodiens, ou les témoins d’une guerre ou une bombe a coupé le bâtiment en deux.

Quand il s’agit de concevoir, de former des systèmes cohérents, de donner un sens, l’architecte écrit l’espace habitable, se raconte une histoire et s’imagine des scénarios. a la fin, il faut ajouter arbres, voitures et personnages sur les dessins, ajouter une vie sensible, émotionnelle qui animera cette construction mentale. C’est le moment du rendu final.

J’avais oublié ce plaisir, le plaisir d’imaginer des vies entre les murs que nous venons de dessiner. Ajouter une femme sur le balcon, un homme dans la chambre, une voiture dans le parking, des enfants dans le jardin, un chien à l’entrée….

J’avais oublié le temps passé à raconter des histoires, à imaginer les utilisateurs prendre connaissance des lieux, les amoureux se cacher dans une grotte dans un parc public, les histoires d’amour qui naissent entre personnes âgées dans une maison de retraite, la femme qui cache son amant dans une armoire avec sortie sur le balcon dans un immeuble de logements.
Un ami chez Bouygues immobilier, encore client à l’époque, nous avait raconté l’histoire de cet architecte qui avait mis des personnes nues sur ses coupes et façades ce qui avait déclenché un rire hilarant.

J’avais oublié que l’architecture n’est rien sans ambition, sans passion, sans plaisir, le plaisir de concevoir qui n’est autre que le plaisir de créer du plaisir !


2 commentaires:

  1. Moi c'est toujours avec plaisir que je te lis. Je suis admirative de ton écriture et de ta maîtrise de la langue française. Alors je dis encore et encore !

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  2. Merci beaucoup ma belle pour ta fidélité et ton soutien

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