jeudi 3 novembre 2016

Ma fille et les princesses Disney


Ce matin je prenais mon bon petit café chaud dans le salon pour me réveiller mais en même temps faire disparaître ma gueule de bois après une soirée arrosée la veille!On a changé d'heure cette nuit et c'était l'occasion de gagner une heure de sommeil mais dans le langage de notre bande c'était l’occasion de gagner une tournée de shots!
 Bref au café ce matin, ma petite méduse collante et adhésive, qui déteste qu'on l'appelle la petite princesse, jouait à côté de moi avec sa Barbie et ses amis fictifs. J'écoutais ce qu'elle disait et la regardais jouer. Sa Barbie inerte est morte et allongée dans un lit spécial. Ma puce faisait tout ce qu’elle pouvait pour la réanimer et la faire revivre, elle a tout essayé en vain mais il lui restait une seule et unique option qui n’est d’autre que le fameux "true love kiss" ou un pur baiser d'amour pour se réveiller. Comment faire, il faut trouver le meilleur candidat sauf qu’il y avait plusieurs prétendants qui faisaient la queue pour embrasser la Barbie morte mais ça ne marchait pas, ce n’était pas vrai, pas pur, pas du fond du cœur aux yeux de la puce!Je l'écoutais mais n'avait pas la force de discuter avec elle alors cet aprèm j'ai décidé de lui écrire car sa pauvre Barbie n’a pas eu l’occasion de trouver son prince afin de vivre heureuse jusqu’à la fin des temps ! La petite est bercée par les premiers films Disney avec les douces voix des belles princesses, leurs folles aventures et leurs beaux princes charmants. Ces films comme Cendrillon, la belle au bois dormant, Blanche Neige qui reflètent la société aux alentours des années 1937 ou les douces, soumises, gracieuses, rêveuses, romantiques et naïves femmes ne font pratiquement que subir leur destin, même lorsqu’il y a un changement dans leur vie, ce n’est pas par une décision de leur part, mais à cause d’une personne ou d’un fait extérieur. De même, elles ne s’en sortent pas par leurs propres moyens mais sont toutes sauvées par un prince.
 Et puis viennent les méchantes de Disney ayant les traits d’une femme forte, pas seulement au sens où elles représentent une menace pour le héros ou l’héroïne du film comme tout méchant qui se respecte mais une femme qui représente un danger pour l’homme car soit elle domine l’homme soit elle est complètement indépendante ! Elles s’opposent donc aux héroïnes qui sont soumises aux hommes ou du moins dépendantes sur le plan physique et affectif. Car en bonne princesse Disney, elles obéissent au personnage masculin, sont sauvées par lui et finissent dans ses bras avec un beau mariage de princesses qui fait rêver toutes les jeunes filles. Donc une fille bien est une fille soumise et dépendante sur tous les plans et inversement une fille indépendante et qui a du pouvoir est une méchante qui n’a pas trouvé l’homme qu’il lui fallait, devient aigrie, frigide, délurée et mal baisée.Il y a deux catégories de méchantes, les pas assez féminines reconnaissables à leur air hautain et froid, à leur ton sec et autoritaire ainsi qu’à leur vêtements serres qui recouvrent l’intégralité de leur corps, comme la reine de Blanche-Neige, la marâtre de Cendrillon, ou Maléfique dans La belle au bois dormant.Et celles qui sont trop féminine, elles sont « hystériques », des « putes », ou autres « nymphomanes ». Celles-ci sont facilement reconnaissables à leur exubérance : elles parlent beaucoup et fort, s’habillent avec mauvais goût, se trémoussent de manière vulgaire. En bref, elles en font toujours trop et ne savent vraiment pas se tenir comme là Médusa dans Les Aventures de Bernard et Bianca, Ursula dans La petite sirène ou Cruella dans Les 101 dalmatiens. Tout cela me ramène aux années passées chez les bonnes sœurs, au cour de civisme donne par une bonne sœur, au jour où elle nous avait expliqué l’attitude que nous devons avoir envers nos futurs maris. Il fallait préparer le souper en avance, le soir précédent s’il le faut, afin qu’un délicieux repas l’attende à son retour du travail. C’est une façon de lui faire savoir que nous avons pensé à lui et que nous nous soucions de ses besoins. Aussi, il fallait prendre 15 minutes pour nous reposer afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retoucher notre maquillage, mettre un ruban dans nos cheveux et être fraiche et avenante. S’il a passé une journée en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail, sa journée a besoin d’être égayée et c’est notre devoir de faire en sorte qu’elle le soit ! Sacrée bonne sœur, elle a passé son enfance à regarder les premiers films Disney et nous faire comprendre ultérieurement que le seul destin d’un être humain dote d’un utérus est de devenir une femme, celle qui rigole bêtement lorsqu’un homme ouvre la bouche, trouve toutes ses idées géniales, le comprend, le pardonne et l’aime envers et contre tous. Je ne sais pas pour la bonne sœur, mais Disney a évolué avec le temps, nous offrant par un virage radical une belle adaptation à la société actuelle. Ma fille peut se mettre à regarder en boucle la Princesse des neiges avec une héroïne libérée et délivrée qui n’a pas besoin du baiser du prince mais d’un amour fraternel pour dénouer la situation ou Ariel, la petite sirène, qui va décider seule de prendre son destin en main en faisant le choix de se rendre chez Ursula, afin de découvrir le monde des humains et retrouver Éric, ceci contre l’avis de son père.
Les nouvelles princesses sont maintenant des jeunes femmes qui ont du caractère et n’hésitent pas à le montrer. Elles savent ce qu’elles veulent, et peu importe si cela ne correspond pas à ce que les autres attendent d’elles. Heureusement que les femmes ont évolué, car coté homme ce n’est pas toujours le cas, comme le stéréotype masculin que j'ai croisé hier en boite lors de ma sortie avec mari idéal, le régulier du vendredi devenu pour l'occasion le régulier du vendredi et du samedi soir, et 2 copains djeuns. Il y avait à la table devant nous 3 mecs venus comme nous faire la fête, a un détail près, et draguer des filles. L’un d’eux abordait les filles pour demander un briquer afin d’allumer sa clope et sa flamme si ça match. Nous avons sympathisé un peu et le régulier du vendredi lui a trouvé un briquet pour lui éviter l’effort de quémander toutes les 2 minutes à quoi il a répondu que ça va l’empêcher de draguer.Un autre a trouvé sa proie, une belle blondinette qui fait 1.70m, il a dansé avec elle le tango, la dance de l’amour, sur un air de « Aicha » et l’embrassant dès qu’il le pouvait. De retour avec ses amis, il était fier, intouchable et arrogant. Il n'avait plus assez de sang pour irriguer son cerveau, son focus s'est fait sur une partie génitale de survie, il s'est pris pour le roi de la jungle, Alexander le grand, le conquéreur de tous les temps avec un taux de testostérones au max.La danse avec la blondinette aurait titillé le bonhomme, elle a nourri le besoin de conquête et accru l’intérêt amoureux et a permis à la tension de tomber, a la quête de prendre fin puisqu’il est parvenu à ses fins. Mais au moment où notre régulier du vendredi lui prend des bonbons de sa poche il lui fait un doigt d'honneur, il était perdu et agressif. La réalité, ma fille, est loin des stéréotypes du rêve Disney ou les hommes peuvent rouler une pelle aux filles quand elles sont endormies, peuvent séquestrer une fille, enlever son père, l’insulter comme un ouvrier en manque sur un chantier mais se la taper à la fin quand même s’ils sont assez beaux, virils et riches, ou contre l’homme parfait, viril, actif, associe à la vie publique et aux responsabilités, puissance et respect, la femme est, elle, à double facette : idéalement belle, bonne, passive, au foyer, mère et épouse potentielle ou maléfiques, laides, jalouses, cruelles et magiques !