lundi 21 janvier 2019

Un café entre amis


A chaque fois que je rentre de Paris, les gens me demandent: c’était comment? Tu as profité des soldes? C’est bien de partir un peu?

C’est vrai que je profite pour faire quelques emplettes, pour regarder ce qu’il y a de nouveau dans les boutiques de la capitale de la mode et pour me déconnecter de mes obligations de la vie de tous les jours. 

Il n’y a plus de réveil à 06h du matin ni d’alarme pour récupérer les enfants de l'école, il n’y a plus de course pour finir de préparer le repas avant l’heure du déjeuner ni de course pour dessiner un dernier détail sur les plans avant de commencer les devoirs, la douche et le dîner. 

Ce que la majorité ignore c’est que mon plus grand plaisir lors de mon passage à Paris, est de retrouver mes amis, des amis avec qui j’ai passé beaucoup de temps quand j’habitais le coin  et que j’ai vu ponctuellement depuis mon départ à Marrakech. Tous les ans c’est le même scénario, je retrouve mes amis dans mon café fétiche, lors d’une exposition ou autour d’un petit-déjeuner et on se met à refaire le monde, le monde de l’art, du bâtiment, de la science ou même celui du business management! 

Nous discutons des derniers objets d’art de l’Unité patrimoniale des collections des Amériques au musée du quai Branly, de la différence de vie entre Marrakech et Paris, des enfants, nous discutons de l’évolution du bâtiment, des réglementations et des grands groupes immobiliers, des personnes avec qui nous avons travaillé, de leurs projets ou leurs déboires, nous discutons de la fusion des grands groupes genre carrefour Fnac ou Darty et du marché économique français ou même mondial.

Il nous arrive aussi de discuter de la situation au proche orient, du conflit israélo-palestinien sans trop s’attarder sur le côté politique mais sur le côté humain, de la différence de management et de l’invasion des marchés occidentaux par des produits de la région.
Il suffit à un pays voisin du nord ou du sud d’inclure dans les menus de restaurants à l’étranger le taboulé,  le humus,  les feuilles de vignes  farcies ou d’autres plats libanais pour que ces plats soient associés indirectement dans la tête des adeptes de ces restaurants à l’art culinaire de ce pays. La question tourne autour de la nonchalance de notre office de tourisme libanais ou intelligence des peuples voisins? Pourquoi nous libanais connus pour être un peuple intelligent ne mettons-nous pas cette qualité en faveur de notre pays? 

Entre la crise économique de mon pays natal, la critique sociale artistique incarnée par Basquiat ou les progrès environnementaux restant à faire dans le bâtiment, le mélange de mots devient vif et viscéral créant des moments forts de partage et de rêves en perspectives.
Ce sont des rencontres inspirantes qui façonnent mon chemin, la personne que je suis et que je ramène avec moi à Marrakech.