mardi 28 janvier 2014

Fierté et Déchirement

On est encore en janvier, au début de l’année 2014, les vacances d’été sont encore loin, mais pas pour les libanais a l’étranger.
Car pour tous les libanais comme moi vivant à l’étranger, l’été s’approche à petits pas. On est déjà plongé dans le rêve des retrouvailles avec les amis, des vacances en famille. On se demande, déjà, et comme tous les ans à la même période si on emmène ou on n’emmène pas les enfants cet été à cause de la situation politico-économique.

Hier après-midi, je discutais avec ma meilleure amie et pour une fois, celle qui me traitais de lâche ou peureuse m’a dit d’une voix pessimiste : « à mon frère je dirais, ne vient pas au Liban cet été ». En l’écoutant, mon cœur se resserre et je flippe encore plus. C’est elle qui m’a toujours encouragé, réconforté, remonté le moral me poussant à faire des activités, à se retrouver, à me sortir de ma quarantaine.

Le soir venu, je me mets devant the Voice comme prévu et à ma grande surprise je découvre une chanteuse libanaise qui vient représenter ses origines, une jeune fille talentueuse, charmante et apparemment connue dans mon beau pays. Elle s’est fait connaitre pendant mes années d’expatriation. Elle a enflammé la scène de The Voice en chantant "Khedni Maak" de sa mère elle-même star Salwa Al Katrib. J’ai eu les larmes aux yeux et une grosse fierté, même si les mauvaises langues se sont ruées sur les réseaux sociaux, pour moi elle a, quand même, réussi à chanter en libanais en prime time sur TF1.

Pour un moment, j’ai chassé les pensées nostalgiques, la mélancolie d’une libanaise qui voit son pays se perdre et s'anéantir pour voir un Liban heureux avec souvenirs à l’heure d’un café, un rendez-vous amoureux ou une soirée entre copains.

Aujourd’hui, j’ai déjeuné avec une femme française très raffinée qui avait l’âge de mes parents et qui m’a parlé pendant 1 heure de sa visite au Liban il y a cinquante ans, du souvenir qu’elle a gardé de cette visite, du beau pays qu’était le Liban, des belles femmes, de la gentillesse des libanais…. Elle a parlé de mon pays avec des yeux qui brillait comme si c’était un de ses meilleurs souvenirs d’enfance. Puis elle marque une petite pause, comme pour avaler sa salive et me préparer à écouter la suite, avec un pincement au cœur elle me dit je refuse d’y retourner. Elle ne veut pas changer l’image qu’elle a de ce pays surtout après toutes les atrocités qu’elle a entendu.

Mes discussions tournent autour de ce pays, de notre prochaine visite, de ces libanais qui nous envoient une image joyeuse d’un pays en déchirement, en pleine transformation en paysage d’enfer !
Menant une vie aisée à l'étranger, le Liban ne me quitte jamais : Les sentiments d'abandon et de culpabilité côtoient la nostalgie du pays et les sensations de solitude et d'incompréhension dans un environnement qui ne sait pas ce que signifie vraiment une guerre.


Devant mon ordinateur, ma télé, mes réseaux sociaux, je me demande si  j’irais ou je n’irais pas au Liban l’été prochain !

vendredi 17 janvier 2014

Etre Femme


Dans le livre intitulé " Dieu voyage toujours incognito" que je viens de terminer, je suis tombé sur ce paragraphe que j'ai envie de partager comme une pensée pour toutes les femmes que je connais!

".... Vois-tu, je suis convaincu que ce n'est pas un hasard si l'on trouve beaucoup plus d'hommes que de femmes dans les équipes dirigeantes des entreprises. Je crois que ceux qui dénoncent une discrimination dont seraient victimes les femmes se trompent. D'ailleurs, les financiers aux mains desquels se trouve dorénavant notre économie se foutent pas mal du sexe de ceux qu'ils mettent à la tête des entreprises où sont placés leurs capitaux, tout comme ils se foutent pas mal de leur personne tout court. Seuls les résultats produits trouvent grâce à leurs yeux. Non, je pense que la grande rareté des femmes aux postes de direction a une tout autre explication.

- Laquelle? Demandai-je

- Les femmes possèdent un don du ciel, une faveur accordée par les dieux, qui fait d'elles des êtres tellement privilégiés qu'elles n'éprouvent pas le besoin de se battre pour ce genre de futilités...

- Vous voulez dire ...

- Quand on est capable de créer une âme, une vie, de la porter en soi, puis de l'offrir à l'univers tout entier, tu crois vraiment qu'on peut soudain se passionner pour la cotation en bourse d'une action?

Créer une âme... C'est vrai que c'est extraordinaire, quand on y pense.... La venue au monde des enfants fait partie des choses tellement courantes autour de nous que l'on oublie parfois l'énormité, la grandeur, la magie de cette chose inouïe. Créer une âme....."

Laurent Gounelle, auteur.

samedi 4 janvier 2014

Pourquoi tu pleures ?

A la mort de maman, il y a un an, une cousine assez sage, calme, réservée et que j’adore m’a dit : «  Cherche des réponses dans les livres, il y a des gens qui croient que la vie est une étape tout comme la grossesse, une étape pour l’être humain juste avant la naissance. La mort ne met pas fin à la vie, ainsi que nous l’avons cru par ignorance, mais elle n’est que le passage d’un stade de vie à un autre». La douleur encore trop forte, j’ai dû enregistrer ce message dans un coin de mon cerveau sans trop prendre le temps de l’analyser.
 
A l’époque la mort venait de me ravir un être tendrement aimé, ce que j’avais de plus cher au monde. Le monde me paraissait vide. Il me semblait que la vie ne valait plus la peine d’être vécue, j’avais l’impression que la joie m’a fui à jamais, que, désormais, pour moi l’existence ne contient plus rien, si ce n’est une tristesse sans espoir. J’étais terrassée par le désespoir et le doute dont le nuage me voile le soleil qui ne se couche jamais !
 
Aujourd’hui avec le recul, je comprends ce que ma cousine m’a dit et ceci suite aux différentes rencontres, que j’ai fait durant cette année, qui m’ont appris à chercher des réponses à l’intérieur de moi, dans mon histoire et qui m’ont permis de « connaitre la vie pour mieux comprendre la mort ».
 
Ces inconnus devenus des amis m’ont offert leur sympathie, leur aide et leur consolation :
« Tu pleures sur quelque chose qui, en réalité, n’est pas arrivé. Ta perte n’est qu’apparente et apparente à ton point de vue seulement. Quand tu te rendras compte nettement de ce qui est la vraie réalité, tu cesseras de pleurer ! »
« Il ne faut pas pleurer parce que notre tristesse fait mal à celui que nous aimons. »
« … Si tu désires communiquer avec ta maman, il te suffit de formuler très nettement tes idées dans ton esprit avant de t’endormir, avec la résolution ferme de lui en parler et tu  es sure de le faire aussitôt que tu auras rejoint ta mère pendant ton sommeil. »
 
Depuis j’ai dû revoir sur quelles bases est fondée ma croyance actuelle, quelle qu’elle soit !
Moi qui fondait ma croyance sur ce qu’enseigne l’église ou sur ce qui est censé être enseigné par quelque livre sacré,
Moi qui partageais la croyance de mon entourage, l’opinion généralement acceptée à notre époque,
J’ai dû essayer de dégager mon esprit de toute idée préconçue pour voir que cette opinion n’est pas basée sur une connaissance bien précise.
J’ai appris que plus nous saurons, plus entière deviendra notre confiance, car nous sentirons avec une certitude absolue qu’aussi bien nous-mêmes que nos morts, nous sommes entre les mains de la Puissance et de la Sagesse parfaites, dirigées par le parfait Amour, la conscience universelle ou Dieu comme bon nous semble de l’appeler.
 
 
La vérité n’est pas lointaine, elle est là, tout près, sous chaque feuille, derrière chaque sourire, chaque larme, elle est là, enfouie dans les mots, les sentiments, les pensées qui nous viennent. Mais elle est tellement bien dissimulée qu’il faut lui ôter ses masques pour la découvrir !
 
On ne court pas derrière la vérité, c’est elle qui vient à nous. Elle m’est apparu sous forme de rencontres, de personnes que j’ai pu croiser avant mais que je n’ai rencontré que après la mort de ma mère, ce n’est pas le fruit du hasard puisque rien n’arrive par hasard !
 
Merci à Isa, Laurent, Fred, Lila, Pierre, Etienne, Marie, Reema, merci pour tous les livres que vous m’avez conseillé de lire et merci pour la spiritualité de nos conversations. Je ne sais pas si c’est ma mère qui vous envoie, mais vous m’avez aidé à comprendre ma douleur pour mieux la surmonter!!!
 
Merci aussi à tous mes amis qui m’ont soutenu comme ils le pouvaient et comme ils le savaient !
 
« L’homme est une âme et possède un corps. Le corps n’est pas l’homme lui-même ; il n’en est que le vêtement…. Il s’ensuit donc que vous n’avez pas perdu  votre ami ; vous avez seulement perdu la vision du vêtement dans lequel vous étiez habitué à le voir. Le vêtement a disparu, mais l’homme qui le portait continue son existence et c’est à coup sûr l’homme et non le vêtement que vous aimez» Charles Webster Leadbeater