dimanche 30 mai 2010

In the middle of nowhere

Aujourd’hui pour le mariage d’une amie, nous avons fait la route jusqu’au pays du cidre. Nous logions dans un hôtel au milieu de la campagne près du manoir où se déroulera la soirée.
Grâce a toute notre mega organisation (heure de départ, pit-stops calculés, …) nous sommes arrives en avance a l’hôtel dans le but de se changer avant la cérémonie religieuse et de faire la route du cidre jusqu'à l’église. A notre arrivée nous sommes tombé sur un message d’absence pour une urgence avec un numéro de téléphone fixe écrit en grand sur la porte.
On se presse pour appeler car nous avions peu de temps devant avant l’entrée de la mariée à l’église. Nous avons vite remarque que le portable ne passe pas à cet endroit. Nous avons décidé de prendre la voiture et sillonner la région en quête d’un petit bout de réseau et s’apercevoir que réseau il n’y a guère dans ce bled !
Nous levons les yeux, regardons autour et constatons que nous sommes au fin fond de la campagne, là où il n’y a pas de réseau, pas de resto, pas de café, pas de poste, … Nous sommes officiellement à la campagne !
Depuis que j’ai eu mon Iphone, j’ai pris l’habitude de me connecter partout, a tout et a n’importe quel moment même dans mon tout petit village au Liban. J’ai pris l’habitude de trimbaler mes amis et leurs histoires dans mon sac à main, dans le métro, au supermarché ou en terrasse de café…
Maintenant sans connexion de suis démunie, sans histoires et toute seule. Mes deux hommes font la sieste dans le silence absolu. Pendant ce temps je décide d’aller à la rencontre du monde dans ce bled, direction le jardin de l’hôtel… en passant par le salon, je tombe sur la bibliothèque mais aussi sur des livres du style « le réquisitoire », « les chimpanzés et moi », « l’œil du perroquet » ou encore « je n’ai pas oublié ». Oublié quoi ? La vie ? Les hommes ? Le monde ? Ou la connexion ?
Alors moi je panique dans le jardin à la cherche du réseau….

mercredi 12 mai 2010

Les interdits du chantier

Les jour de chantier vaut mieux pour une femme de laisser sa féminité au placard et faire un tour du coté des pantalons, chemises, des hauts à col roulé ou rond, baskets...
Ce jour là, il faut revoir son vocabulaire et bannir certains mots ou expressions comme:
Par derrière
Raie
Vibration
Pipe (à fumer évidement)
Boules
Éjaculer (pour dire éjecter, ca peut arriver à force de côtoyer certaines personnes)
Tout mou
Lèvres
Monter
Trop fort
Prendre
Sauter
Rond
Sur la table ou en dessous
Sexe
Faux cul
Arroser
Fumer
Baguette
Anneau
Tuyaux
Trou
Levier de vitesse
Manette
Cure-dent
Mais aussi les états physiques du genre j'ai froid, j'ai chaud, je suis toute rouge ou excitée, j'ai pas dormi, tout ce qui peut avoir le sexe comme remède...
Il y a aussi les plats ou desserts à ne jamais commander en présence d'hommes du chantier:
Banane
Aller-retour sur herbes
Andouillette
Frites
Des glands
Un éclair
La liste est longue et on n'est jamais à l'abri d'une erreur qui peut faire délirer nos collègues hommes dans des fantasmes pas possibles!!
Courage à toute femme voulant se lancer dans ce monde d'hommes et de machos...

A ma tèta

Au fin fond de mon exile, je suis dans l'incapacité totale.
Je me reproche d'être loin et je ne peux qu'attendre le coup de fil redoutable pour m'annoncer que la bougie s'est éteinte!
Je ne peux que revoir les moments que nous avons partagé ensemble: Les beaux lapins qui ont fini dans la marmite, le ketchup fait maison avec d'énormes morceaux de tomates que tu faisais passer pour du ketchup du commerce, le petit bâton que tu trimbalais pour nous faire obéir, la délicieuse omelette que tu nous préparais quand maman s'absentait même si nous venons de sortir de table, les coups de sifflet et chant que tu chantais à nos enfants pour Les faire rire, les bonbons que tu cachais dans les tiroirs et que tu croyais qu'on allait jamais les retrouver, ...
La liste est longue et les souvenirs douloureux!!!
Aujourd'hui je garde de toi l'image de la femme qui a réussi à avoir une belle famille soudée, des enfants qui t'entourent, prêts à venir des quatre coins du monde pour te voir une dernière fois et qui surtout t'aiment beaucoup!

Je t'aime

samedi 8 mai 2010

Métrosexuel VS Übersexuel

Depuis quelques mois, je partage ma sphère quotidienne avec un élu dont le nom allemand signifie peuple et qui veut tout dire à propos de la personne. Le jour où il a porté ce nom, il s’est attribué une mission, pire, une cause. Il sème un air de naturalisation qui transforme la pierre, la brique et le béton en lamelles de bois et panneaux photovoltaïques. Il transforme les sacs plastiques en sacs réutilisables, les desserts bien mousseux pleins de chocolat en filet d’oranges fraîches, les emballages en assiettes en verre et les fax de pub en bloc-notes.

Ce personnage c’est une fusion de l’homme "rétrosexuel", qui refuse d'être à la page, qui est rétro, ne se met pas de parfums et n'aime pas faire du shopping et l’homme "übersexuel" (dérivé du mot allemand über = supérieur) qui fait preuve de qualités traditionnellement masculines tels que la confiance, la force et la classe, ne laissant aucun doute sur son orientation sexuelle. Il déborde d'énergie dans son style, ses passions, son intellect et sa brillante carrière.

Mes journées avant cette rencontre et depuis que j’ai commencé à prendre la ligne 1 pour me rendre au boulot, étaient rythmées par des rencontres avec des parisiens pas comme tout le monde, des habitants tout terrain avec un slalom en métro qui requiert une formation périlleuse.
Chez ces parisiens, il existe quelques grandes familles incontournables de looks, qui s'affrontent sans merci telles les Jets et les Sharks dans West Side Story. On admire, la crème pour le visage, les chaussures à la mode, les chemises faites sur mesure et les cheveux resplendissants grâce à des produits efficaces.

Avant l’arrivée donc au bureau, je côtoie tous ces "métrosexuel", ces hommes urbains narcissiques dont la vie s'articule autour du soin de leur peau, de leur nourriture et de leur apparence. Ils aiment la mode, apprécient les vêtements de marque et font très attention à leurs corps.
Mes "métrosexuel" habitent dans les mégalo-métropoles, ont un haut niveau de vie, ils sont obsédés par leur style vestimentaire et assez vaniteux pour dépenser des sommes astronomiques pour être bien habillés et beaux. .

La différence entre mon élu du peuple et les "métrosexuel" du métro, c’est que ces derniers suivent les derniers défilés, passent tout leur temps à fixer leurs cheveux, embellissant leur look et s'excitent quant on parle de mode et de beauté, de manière quasi obsessionnelle, tandis que l'übersexuel est "capable" de parler de tout, s'habille propre mais d'après ses réflexions, préfère penser et "embellir" ses pensées. Bien sûr, il peut arranger ses cheveux avec des produits mais il ne se fera jamais de teinture, ne s'épilera jamais et ne fera jamais d'UV.
D’autre part, les deux vont faire de la gym (natation pour notre élu) mais pas pour les mêmes raisons. Le métrosexuel veut exhiber son corps en soirée, tandis que l'übersexuel cherche juste à être en bonne santé et satisfait de son apparence.

A l’agence nos parcours se croisent, entre architecture et discussions, nos mondes, avis et pensées s’échangent. Pour moi être femme, c'est tout avoir : de bonnes études, une belle carrière, une famille et assumer sa féminité sans oublier d’être glamour et féminine. Etre la balance entre la féminité et le pouvoir. Un mix de glam', de réussite sociale, de confiance en soi, de savoir et de dollars.
Une femme de pouvoir n'a pas forcément oublié qu'elle avait des soutiens-gorge et une trousse à maquillage. Au même titre qu'une bombasse n'a pas (toujours) mis de côté son cerveau. En bref, un sac à patate PDG n'est pas mieux vu qu'une femme apprêtée PDG.

C’est notre sujet de discussion devant sa fascination pour la couleur de mes ongles qui changent avec la tenue vestimentaire, la couleur de mes cheveux ou même mon dressing plein de variétés, choses qu’il oblige à sa femme d’abandonner pour la simple raison de lui plaire. Je la plains…..

Aujourd’hui, une lueur de changement est apparue, est-ce pour me faire plaisir, de me faire taire ou une satisfaction personnelle par conviction toute nouvelle ?