Je voulais reprendre, ce matin, la lecture du livre de Daniel Goleman sur l’intelligence émotionnelle quand je suis tombée sur mes notes en guise de marque-pages.
Ce livre sur l’intelligence émotionnelle, la capacité d’identifier ses émotions, de les comprendre, de les contrôler ou les ajuster en fonction des circonstances, est assez compliqué du coup je le lis en pointillé, un peu quand j’ai la patience et le temps. C’est un livre très intéressant, que je conseille d’ailleurs, il est écrit par un psychologue journaliste et a été un véritable électrochoc : pour la première fois, l’écrivain démontrait au grand public que l’être humain est doté d’une autre intelligence, aussi importante pour la vie quotidienne que l’intelligence logico-mathématique et verbale, à la base du fameux Q.I. Cette autre forme d’intelligence est la capacité à percevoir, maîtriser et exprimer ses sentiments et ses émotions ainsi que ceux d’autrui. Elle influe sur notre self-control, notre motivation, notre intégrité mais aussi sur nos relations avec les autres.
Bref, J’ai commencé à lire ce livre il y a 2 ans environ et j’étais en train de
le lire quand j’étais à l’hôpital aux côtés de mon papa d’amour. C’était une
période douloureuse pour moi, une période pleine d’émotions, de tristesse et
d’incompréhension. J’avais écrit :
Tu as
toujours rigolé quand on te racontait des blagues, des pas drôles même.
Tu as
toujours rigolé quand TU racontais des blagues, même si tu le faisais pour la
énième fois et que tu connaissais la blague par cœur.
Tu n’as jamais
compris comment une personne pouvait être insensible aux blagues, qu’il
existait une personne pourvue d’humour, qu’une histoire plaisante imaginée pour amuser ne faisait aucun effet.
Aujourd’hui, ta vie se termine par une blague qui pour le moment te laisse accroché entre vie et mort au grand désarroi de tes enfants, à la grande stupéfaction de chaque âme qui te connait ou qui t’a rencontré.
Une
blague incomprise qui a eu une résonance à travers notre monde, mon
monde ! »
Sur le chemin de l’hôpital où papa est rentré dans un coma artificiel pour rendre son dernier souffle deux semaines plus tard, il nous a fait rire et pleurer, une façon bien à lui de nous quitter, nous laissant le dernier sourire sur le visage.
Depuis ce jour, il y a 1 an et demi déjà, nous avons perdu pas moins de 10 personnes très proches faisant partie de notre entourage, de notre petite famille. Papa avait ouvert le bal, il a déverrouillé le disque dur de l’univers, il a ouvert une boite de pandore. Les mauvaises blagues affluent, les personnes tombent l’une après l’autre, la famille se réduit.
Ça va s’arrêter
quand ? L’univers est allé trop
loin, il peut arrêter de me faire des blagues car maintenant ça a franchi les
limites du drôle, c’est devenu gêne et malaise. Je suis blessée, je suis vexée
et je n’ai plus envie de subir toute cette méchanceté. J’ai appris beaucoup de leçons
entre temps, il faut que ça s’arrête.
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