Il était mon idole
masculin, mon image de l’homme parfait, l’incarnation d’une âme mature. Celui
qui ne m’a jamais trahit, jamais blessé, jamais engueulé.
Quand je l’ai
vu allongé sur son lit d’hôpital dans un état comateux, suspendu entre ciel et terre,
j’ai compris que je suis en train de perdre l’homme qui m’était le plus précieux
sur terre.
Deux semaines
de coma, deux semaines de discussions à sens unique, deux semaines de visites,
d’angoisse, de rendez-vous avec le corps médical, de décisions et de
souffrance.
Il m’a rendu
visite la nuit précédant sa mort m’annonçant que les funérailles seront deux
jours après à 17h. C’était la dernière fois que j’entendais sa voix.
Je ne veux pas
parler du deuil, ni de la perte, ni de la souffrance. Je ne veux pas parler de
ce processus des hauts et des bas, de cette épreuve redoutable.
Quand son cœur
a lâché, quand, un matin le temps s’est arrêté, j’ai cru que tout allait s’effondrer
autour de moi.
Parce qu’après
deux semaines passées à espérer qu’il revienne miraculeusement, il y a eu la
constatation du vide, l’absence, le silence et la peine.
Parce qu’au
bout de ces deux semaines, j’ai perdu mes repères, mon idole, l’homme idéal qui
incarnait tous les principes du mari fidèle, du père aimant et de l’ami
exceptionnel.
Malheureusement
la vie ne m’a pas donné l’occasion de le connaitre beaucoup. Du moins, pas
assez à mon gout. Lorsque j’étais enfant, il vivait loin pour son travail, mais
il m’a inculqué la volonté d’apprendre à lire, à écrire, à devenir une bonne
personne à travers ma mère et surtout pour ne pas le décevoir. Quand j’ai traversé
l’adolescence, mes parents m’ont appris à réfléchir. Mais depuis peu seulement,
mon père et moi, nous parlions comme des amis, nous avons pu entretenir de
belles conversations ou nous nous interrogions sur des grandes questions
existentielles, rions de bon cœur pour un tout et un rien et surtout au lieu de
refaire le monde nous avions refait les plans de ma maison et celle de mon frère
des millions de fois.
La mort de mon
père a bouleverse beaucoup de choses et m’a poussé à me poser des millions de
questions.
Jusqu’à preuve
du contraire, j’ai perdu avec papa un mélange d’admiration, d’amour et de
tendresse. J’ai perdu la seule personne qui pour moi incarnait l’originalité, l’intelligence,
l’honnêteté, la fidélité, l’humour, la patience, la bonté et l’instinct
paternel.
J’ai perdu la
seule personne qui pour moi incarnait les meilleures qualités d’un homme.
J’ai perdu le
dernier des Hommes, des vrais !
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