samedi 30 novembre 2019

La classe à Dallas


Quand je suis arrivée à Marrakech, une collègue devenue amie maintenant m’a accueilli à Dallas! Je n’ai compris l’expression que quelques années plus tard. Il s’est avéré que Marrakech c’est le Dallas de l’Afrique. Bien que je ne connaisse pas les autres villes africaines, la vie ici m’a confirmé la théorie de mon amie voire plus.

Il y a quelques jours, j’ai déjeuné avec la bande au soleil sur la terrasse de notre sexagénaire préféré. Les anecdotes et les histoires coulaient à flots en accompagnement d’un bon repas. Le moment était aux souvenirs, histoires, amours, tromperies et rencontres: Des histoires à dormir debout, des femmes avec beaucoup d’imaginations, des corps nus n’ayant pas la volonté de provoquer des fantasmes ni faire bander, des intentions gratuites qui invoquent une psychologie naïve dont la validité dépend essentiellement de sa capacité à prédire le comportement d’autrui!  
Je suis partie après avec la certitude que notre copain ne vit pas à Dallas mais dans un monde parallèle de gens qui tournent, montent et descendent  et envoient des fleurs sur des 4x4 avec planches de surfs. Mais est-il le seul à vivre dans ce monde? Ça porte à réflexion.

Ce jour je n’ai pas pu m’empêcher de me poser des questions sur la longévité des couples, des relations hommes femmes, des valeurs, du respect mutuel et de l’engagement quand on est dans une relation. J’ai vu et revu les différents types de relations autour de moi, les notions de couple définies entre partenaires, les familles reconstituées, les divorces fréquents, les adultères et les mariages heureux. J’ai établi une grille de réflexion, de questions et de doutes. Je me suis demandée si l’infidélité est plus souvent considérée comme une trahison et la fin d’un amour, qu’en est-il du flirt ? Comment définir la ligne rouge entre flirt et trahison ? Quand peut-on se dire qu’on est allé trop loin ?

Je suis parvenue à me dire que si la séduction, le flirt, l’envie d’un ou d’une autre intervient à un ou plusieurs moments de la vie de couple, je pense qu’il faut analyser si la personne cède ou pas car c’est aussi à cet instant que la frontière entre sexe et amour se dessine. Je pense que flirter devient quelque chose de mauvais quand les remarques cessent d’être innocentes et que les personnes impliquées commencent à agir, à tomber amoureux, à nuire au couple, à l’autre moitié ou à aboutir à l’infidélité sentimentale.

J’ai demandé à Google. Et j’ai trouvé que d’après Denise Knowles, une thérapeute de couple britannique, flirter ce n’est pas purement et simplement tromper, mais la limite entre flirter et tromper se situe à partir du moment où le flirt impacte sur le partenaire. « C'est lorsque ça commence à blesser, ou que l'intention est de blesser l'autre, ou que l'on se cache, que la trahison est entamée ».

Donc finalement, c'est à partir du moment où le conjoint n'est pas d'accord avec l'attitude que l'on peut avoir avec des autres hommes/femmes, et que l'on continue à agir ainsi que le mal se fait. Quand on sait que l’autre personne impliquée dans le flirt est tombée amoureuse, qu’on est conscient qu’elle n’a rien à perdre si elle continue à insister pour que la relation extraconjugale continue sous un prétexte d’amitié déguisée et de mots charmants mais que pour nous c’est tout l’inverse et que l’on ne prend pas ses distances ou qu’on n’arrête pas toute correspondance que l’on tend vers l’infidélité envers son couple. Car si envoyer des texto et flirter dans le dos de son partenaire n’est pas grave à nos yeux et n’est pas manquer de respect envers son partenaire, il ne faut surtout pas oublier que dans un couple, nous sommes deux et qu’il faut prendre en considération la vision de l’autre si on l’aime et le respecte vu que les dégâts après peuvent être monstrueux sur notre partenaire et notre couple.  

Un jour, dans une émission, je ne me rappelle plus laquelle, Françoise Hardy était interviewée sur sa relation avec Jacques Dutronc et ses nombreuses infidélités et elle a dit une chose qui m’a marqué et était, à peu près la suivante : « Il peut faire ce qu’il a  à faire, je ne m’en occupe pas, ce qui importe, c’est que le dimanche soir, devant un film, c’est avec moi qu’il est sur le canapé ».  J’ai trouvé cette analyse d’une force incroyable. C’est une confiance en elle et en leur amour, tout simplement fabuleuse, exceptionnelle et rare mais que je ne partage pas car même si les deux sont d’accord et même si l’intention initiale est peut-être d'explorer autre chose, sortir des limitations un peu étroites de sa vie et de son couple, il faut savoir que après quelques années il y a toujours quelqu’un qui souffre. Il n’y a pas de connotation morale mais plutôt émotionnelle, et c’est ce qui compte pour moi. A quoi bon rester en couple ? Pourquoi être hypocrite et dire vouloir la monogamie, l’engagement, le mariage, la sécurité, la famille, l’amour tout en voulant en même temps garder la séduction, le flirt ou l’intérêt pour sa personne comme un art ou un sport.   

En conclusion après ce bon repas et cette longue réflexion, je trouve que la recherche de l’épanouissement personnel, l’égalité des sexes, les relations gratuites sur les réseaux sociaux, les sites de rencontres, l’accès facile à l’intimité des autres, la psychologisation de la société et l’affaiblissement de la morale font que l’adultère est rentré dans les mœurs actuelles.
Alors le monde de Dallas n’est pas propre à Marrakech mais aux relations humaines mondiales, car si on part du principe que la série Dallas a débuté comme Romeo et Juliette et elle est devenue de nos jours en quelque sorte l’ancêtre de « House of Cards », elle donne bien une certaine idée de l’ordre mondial !

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