Ce matin
j'avais une envie de jus de grenade. Il faut dire que j'attends avec impatience
la saison, j'adore ce fruit, ou baies plus précisément, un véritable concentré
de bienfaits santé et de saveurs.
En épluchant
mes fruits, travaille méticuleux et long, je n'ai pas pu m'empêcher de
remarquer la vulnérabilité de certains pépins, il y a ceux qui s'accrochent et
ceux qui sont tenu par un fil, à peine on ouvre le fruit ils tombent
direct. Mon esprit n’a pas eu besoin d’effort pour aller vagabonder dans
mes pensées en observant ces grenades qui, depuis des temps immémoriaux, sont le
symbole de la vie, de la fertilité, de la puissance, de l’amour et de la sexualité.
La semaine
dernière la bande était de sortie à Marrakech, on a rejoint notre copain le
surnommé régulier du vendredi avec 3 de ses copains casablancais pour faire la fête.
Pendant la soirée un des potes casablancais m’approche, lance une discussion et
me demande comment on fait pour vivre à Marrakech une ville en pleine explosion
mais aussi la ville de tous les excès et des festivités? Il faisait
allusion au fait qu’il passe un bon moment en boite, il danse, il consomme et
il est entouré de filles sur leur 31 qui ne cherchent qu’un simple « contact
visuel » pour commencer une aventure nocturne. Il est vrai que soir-là,
bizarrement, il y avait beaucoup de filles célibataires, sur leur 31, seins
refaits, décolleté plongeants, « des étudiantes » (prostituées en
jargon local) qui entourent notre table.
J’ai été surprise
par sa réflexion mais je n’ai pas eu le courage de répondre car il est passe à
un autre sujet avec une vitesse pas croyable, il a commencé à commenter le problème
de mon pays natal, le Liban, du proche orient et puis honnêtement ce n’est pas
le sujet qui me passionne le plus, un sujet que les puissances mondiales n’ont
pas pu résoudre depuis bientôt 100 ans et surtout pas à minuit avec 220db dans
les oreilles !
Pas plus tard
que ce matin, j’ai pris un café avec les habitués du meeting après le dépôt des
enfants à l’école dans notre seul et unique café qui n’est autre que la station
d’essence la plus proche de l’école, nous avons parlé des relations, des
mariages, des infidélités, des idées reçues que peuvent avoir les habitants de
Marrakech sur les couples, les liaisons, les séparations surtout quand on
entend des histoires incroyables régulièrement. Car dans la ville ocre on
croise toute sorte d’étrangers-résidents-expatriés, de la femme au foyer
italienne fraichement reconvertie dans la décoration ou l’évènementiel au vieux
d’artistes-peintres américains tombés amoureux du Maroc lors d’une antécédente
visite, le rénovateur espagnol de Riad, le coach sportif anglais spécialisés
dans les cours de yoga ultra tendance.
Il y a ceux
qui viennent vivre car ils ont eu un bon poste avec une super qualité de vie
pour leur famille et un temps qui fait rêver loin des pluies et ciels nuageux d’Europe
mais qui ne pensent qu’au bienêtre temporaire que peut assurer ce confort à
leur tribu. Et, il y a ceux qui n’ont pas eu une vie avant Marrakech et
viennent s’éclater, revivre leur adolescence car grâce à l’euro, n’importe quel
chômeur européen peut venir travailler au Maroc et monter son affaire dans l’hôtellerie.
Ils tombent vite dans les excès, l’alcool et dans les bras de jeunes filles/mecs
qui eux tombent vite dans leurs bras, brisant des couples, des familles et des rêves.
Je ne vais pas
parlé des pervers sexuels, des vieux pédophiles et vendeurs de hachich, les
faits divers abondent dans ce sens. Mais
je veux raconter la dernière info du jour, l’histoire d’un directeur d’un
restaurant branché de Marrakech, qui après l’ouverture officielle de son
restaurant accorde une interview à une journaliste pour faire parler du lieu et
faire la publicité dans le but de lancer son dernier bijoux, bijoux pour lequel
il a quitté son pays d’origine, son boulot pour venir gérer ici entrainant
femme et enfants dans une nouvelle aventure avec tout ce que cela peut avoir
comme poids lourd à gérer. L’entretient,
bien arrosé, avec la journaliste se termine dans les chiottes du restaurant, a
l’écoute des services de sécurité qui n’avait pas le droit de filmer dans un
endroit pareil.
Bilan de tout
cela, une infidélité qui a couté son job au directeur, son couple et son séjour
à Marrakech.
Mon ami
marocain m’a envoyé hier une blague qui disait : « puisqu’on vit au
Maroc, on doit recevoir un courrier de félicitation tous les ans car nous avons
passé l’épreuve avec brio ! » je ne sais pas ce qu’il insinuait mais
dans le vagabondage de mes pensées et l’ère du temps ça m’a fait rire.
Reste à savoir
qui peut passer, avec excellence, le test Marrakech. Un test de l’état
amoureux, de l’union éternelle, de la stabilité des couples, de la résistance à
l’épreuve du temps. Marrakech nourrit elle des attentes inexistantes ? Serait-elle la ville de toutes les tentations
ou une simple bombe à retardement?
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