jeudi 13 octobre 2016

Le mystère de Marrakech



Ce matin j'avais une envie de jus de grenade. Il faut dire que j'attends avec impatience la saison, j'adore ce fruit, ou baies plus précisément, un véritable concentré de bienfaits santé et de saveurs.
En épluchant mes fruits, travaille méticuleux et long, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer la vulnérabilité de certains pépins, il y a ceux qui s'accrochent et ceux qui sont  tenu par un fil, à peine on ouvre le fruit ils tombent direct. Mon esprit n’a pas eu besoin d’effort pour aller vagabonder dans mes pensées en observant ces grenades qui, depuis des temps immémoriaux, sont le symbole de la vie, de la fertilité, de la puissance, de l’amour et de la sexualité.

La semaine dernière la bande était de sortie à Marrakech, on a rejoint notre copain le surnommé régulier du vendredi avec 3 de ses copains casablancais pour faire la fête. Pendant la soirée un des potes casablancais m’approche, lance une discussion et me demande comment on fait pour vivre à Marrakech une ville en pleine explosion mais aussi la ville de tous les excès et des festivités? Il faisait allusion au fait qu’il passe un bon moment en boite, il danse, il consomme et il est entouré de filles sur leur 31 qui ne cherchent qu’un simple « contact visuel » pour commencer une aventure nocturne. Il est vrai que soir-là, bizarrement, il y avait beaucoup de filles célibataires, sur leur 31, seins refaits, décolleté plongeants, « des étudiantes » (prostituées en jargon local) qui entourent notre table.
J’ai été surprise par sa réflexion mais je n’ai pas eu le courage de répondre car il est passe à un autre sujet avec une vitesse pas croyable, il a commencé à commenter le problème de mon pays natal, le Liban, du proche orient et puis honnêtement ce n’est pas le sujet qui me passionne le plus, un sujet que les puissances mondiales n’ont pas pu résoudre depuis bientôt 100 ans et surtout pas à minuit avec 220db dans les oreilles !

Pas plus tard que ce matin, j’ai pris un café avec les habitués du meeting après le dépôt des enfants à l’école dans notre seul et unique café qui n’est autre que la station d’essence la plus proche de l’école, nous avons parlé des relations, des mariages, des infidélités, des idées reçues que peuvent avoir les habitants de Marrakech sur les couples, les liaisons, les séparations surtout quand on entend des histoires incroyables régulièrement. Car dans la ville ocre on croise toute sorte d’étrangers-résidents-expatriés, de la femme au foyer italienne fraichement reconvertie dans la décoration ou l’évènementiel au vieux d’artistes-peintres américains tombés amoureux du Maroc lors d’une antécédente visite, le rénovateur espagnol de Riad, le coach sportif anglais spécialisés dans les cours de yoga ultra tendance.
Il y a ceux qui viennent vivre car ils ont eu un bon poste avec une super qualité de vie pour leur famille et un temps qui fait rêver loin des pluies et ciels nuageux d’Europe mais qui ne pensent qu’au bienêtre temporaire que peut assurer ce confort à leur tribu. Et, il y a ceux qui n’ont pas eu une vie avant Marrakech et viennent s’éclater, revivre leur adolescence car grâce à l’euro, n’importe quel chômeur européen peut venir travailler au Maroc et monter son affaire dans l’hôtellerie. Ils tombent vite dans les excès, l’alcool et dans les bras de jeunes filles/mecs qui eux tombent vite dans leurs bras, brisant des couples, des familles et des rêves.

Je ne vais pas parlé des pervers sexuels, des vieux pédophiles et vendeurs de hachich, les faits divers abondent  dans ce sens. Mais je veux raconter la dernière info du jour, l’histoire d’un directeur d’un restaurant branché de Marrakech, qui après l’ouverture officielle de son restaurant accorde une interview à une journaliste pour faire parler du lieu et faire la publicité dans le but de lancer son dernier bijoux, bijoux pour lequel il a quitté son pays d’origine, son boulot pour venir gérer ici entrainant femme et enfants dans une nouvelle aventure avec tout ce que cela peut avoir comme poids lourd à gérer.  L’entretient, bien arrosé, avec la journaliste se termine dans les chiottes du restaurant, a l’écoute des services de sécurité qui n’avait pas le droit de filmer dans un endroit pareil.
Bilan de tout cela, une infidélité qui a couté son job au directeur, son couple et son séjour à Marrakech.

Mon ami marocain m’a envoyé hier une blague qui disait : « puisqu’on vit au Maroc, on doit recevoir un courrier de félicitation tous les ans car nous avons passé l’épreuve avec brio ! » je ne sais pas ce qu’il insinuait mais dans le vagabondage de mes pensées et l’ère du temps ça m’a fait rire.  


Reste à savoir qui peut passer, avec excellence, le test Marrakech. Un test de l’état amoureux, de l’union éternelle, de la stabilité des couples, de la résistance à l’épreuve du temps. Marrakech nourrit elle des attentes inexistantes ?  Serait-elle la ville de toutes les tentations ou une simple bombe à retardement?

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