Ces derniers
temps, je passe par une période très difficile avec la perte de mon père il y a
1 mois et demi, suivie par celle de mon beau père il y a 3 jours. Tous les deux
tombés sur la tête, hémorragie et décès. J’essaie pour eux et pour ma famille de
faire un travail sur moi pour retrouver mon identité d’avant la mort de ma
maman il y a 7 ans, de revenir gaie, spontanée et aimer la vie à nouveau. Ma petite
famille a subi cette odieuse personne que je suis devenue et on me l’a fait
savoir chaque membre à sa façon.
Dans ma démarche
vers le bonheur, j’ai repris le sport de manière plus sérieuse. A chaque séance
je me donne à fond et je profite au maximum surtout, à part ce matin au cours
de Rpm. Pourtant pendant ce cour on pédale en groupe, avec un coach, une chorégraphie,
de la musique sur un vélo indour. La chance que nous avons dans mon club de
sport c’est que notre cour, à l’inverse des cours en France, ne se fait pas dans une salle fermée dans le
noir avec des lumières multicolores de discothèques mais plutôt avec en face un
golf, des arbres, du soleil et de l’étendue. 45 minutes à pédaler sur place et malgré
tous les bienfaits sur le physique et le mental, mon mental à moi n’a pas pu s’empêcher
d’errer, bien sûr !
En pédalant, je
me disais que sur un triathlon avec relai, je prends la partie vélo si un jour
je décide de le faire et même si mon mari pense que je serais mieux en natation.
Notre copain et sa sœur participent dans 2 semaines à l’Ironman 70.3 de
Marrakech, un triathlon longue distance avec 3 disciplines qui se complètent et
se compensent : Natation sur le lac Lalla Takerkoust sur une boucle de
1900m, un parcours de vélo de 90km reliant le lac à Marrakech en passant par le
village berbère de Tahanaout et les prairies verdoyantes de la vallée de l’Ourika
et pour finir une course à pieds de 21.1 km dans la ville ocre de Marrakech.
Je n’ai pas pu
m’empêcher d’établir un parallèle avec la vie, les relations, l’inspiration, le
flirt, la trahison, l’amitié et les expériences. Le déroulement de notre vie humaine
est une succession de rencontres, de moments vécus et de séparations. Notre existence
a un début avec la naissance, une vie avec la croissance sur terre et une mort
avec une fin ou un passage.
Toujours 3 étapes,
un triathlon d’épreuves !
De retour à la
maison, je ne sentais pas le bienfait complet de la séance de sport, je me sentais
plus victime d’une agitation mentale donc je décide de prendre mon vélo et d’aller
faire un tour aux écuries pour voir les chevaux car je rêvais de paix intérieure
et de lâcher prise. Ça fait un moment que je n’arrive pas à faire taire cette
voix aux multiples intonations et remplis de contradictions qui parfois me
donnait des conseils, parfois me faisait espérer, parfois me malmenait, parfois
me décevait, parfois me poussait à faire
des conneries impulsives ou encore d’autres fois m’emmenait dans le doute et la
peur, m’empêchant alors d’agir en cohérence et harmonie.
En arrivant
aux écuries, j’ai directement cherché mon cheval préféré, Safran. Je l’aime car
il est beau, jeune, il aime la vie malgré son passé, il est un peu rebelle, il est
joyeux, aime les gens et aime surtout faire des conneries et c’est ce que j’aime
le plus chez lui. Je ne l’ai pas trouvé dans son box habituel mais dans un
autre un peu plus loin au calme. J’ai pris le temps de me poser à côté de lui,
de l’observer, de passer du temps avec lui et de le sentir. Il était au calme,
paisible, il faisait sa vie. En l’observant j’ai pu réaliser qu’il n’était pas
en train de ressasser le passé ni planifier son avenir, il jouissait de la
puissance du moment présent.
Il est venu me
voir comme à son habitude, me regarder, me dire bonjour. Je croyais en arrivant
que je suis venue chercher chez Safran sa joie de vivre et ses conneries
plaisantes pour me changer les idées. A l’inverse, en le regardant droit dans
les yeux j’ai eu un frisson et mes larmes ont commencé à couler à flots, il m’a
touché au plus profond de moi et a fait un écho à qui je suis, à ce que je sens
en ce moment. Il m’a renvoyé mes blessures, mes douleurs, mes pertes, mes émotions
refoulées, mes valeurs, mes limites et mes besoins. J’ai ressentis ce que l’on
m’a toujours dit, qu’il m’a reflété ma cohérence et mon incohérence entre mes
intentions, mes actions et mon langage corporel et énergétique.
Pour la première
fois, depuis que je le connais, que je vois Safran calme, posé, sûre de lui,
mature et claire. Il n’a pas cherché à faire des bêtises, ni à jouer comme à
son habitude, il n’était pas agité. Il se tenait droit et alternait entre me
tendre le cou pour le caresser ou chercher mon regard. Il m’a passé un message
de bien-être, de calme et de patience.
Il m’a fait
comprendre que dans ce que je traverse actuellement, dans mes doutes et mes
questions, je suis à la deuxième phase de mon triathlon des sentiments. Apres
la douleur et la trahison qui représentent la première phase, vient la période
de deuil, de pardon, de reconstruction de la confiance avant la troisième phase
représentée par le pardon, l’acceptation, le lâcher-prise.
Avant de me
remettre à la vie, je dois traverser cette phase comme veut Safran avec calme
et patience. Ca ressemblera à l’épreuve du vélo du triathlon, ça sera l’épreuve
la plus agitée avec beaucoup de dénivelés et surtout l’épreuve la plus longue.
Apres ma rencontre
avec Safran, je suis rentrée soulagée, avec des réponses à mes douleurs et j’ai
remarqué que cette simple présence consciente m’a amené de grands changements
pour le reste de ma journée.
Je n’ai pas pu
m’empêcher de réaliser aujourd’hui que contrairement à moi ou aussi à nous tous,
les chevaux n’essayent jamais de contrôler la Vie et de la faire coïncider avec
leurs idées. Ils prennent les choses comme elles sont, sans les juger ni y résister.
Pour eux, c’est comme c’est et c’est ok. Et c’est une très belle leçon de vie
que m’a apprise le plus beaux des chevaux, Safran.
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