samedi 18 février 2012

De la langue de Molière à la langue locale


Je me souviens de mes cours de français à l’école, de l’assiduité exigée par les bonnes sœurs et surtout de leur exigence pour une réussite à 100% au bac français. Je me souviens aussi d’une prof au corps parfait qui n’hésitait pas non plus à le montrer en portant des mini jupes pour donner des cours assise sur la table sur une estrade devant le tableau et exhibant ses longues jambes fines.
Je me souviens avoir appris, sans grande passion, la langue de Molière avec ses mots de la révolution à aujourd’hui, son histoire, sa grammaire et sa poésie. A cet âge ou chacun est tenté de faire le point et de réunir sous le petit volume possible tout ce dont il ne pourrait se passer sur l’ile déserte imaginaire, mon envie ne concernait surtout pas les livres de français. Mais j’ai quand même eu une passion pour certains vers, multiples expressions possibles de la poésie qui manifestent eux-mêmes une puissance de rêves, une joie mélancolique, une tristesse complaisante ou une jubilation soudaine !

Arrivée en France, j’ai vu que le français parle était un peu différent du français appris à l’école puisque, entre temps, des mots étrangers ont intégré le dictionnaire, des mots sont devenus tabou d’autres courant comme toubib, mechwi ou kahwa, d’autres ont vu le jour venant d’un verlan du type meuf ou teuf…

Aujourd’hui, je me retrouve dans un autre pays qui parle français comme seconde langue pour une grande partie du peuple, mais un français tordu a traversé le Gibraltar pour arriver ici avec un « il » pour désigner les femmes et un « elle » pour désigner les hommes. J’avoue que je fais un énorme effort pour me concentrer, arriver au bout de la phrase et ne comprendre que 10% du sujet.
L’autre jour, j’arrive pour visiter un chantier et j’entends « venez Monsieur Regard (pour Robert), on va griffer (vérifier) le pissé (je ne sais pas si ça vient de WC ou du verbe pisser) car monsieur Rauran (Laurent) elle doit planter l’arbre et Madame Galerie (pour Valérie) il doit payer »
Puis arrive les messages du type « Désolé pour le rdv axidan de voitur » ou « Braveau filicitation, je suis contan pour vous deux, lange vie pour la prinsesse ! »

La recherche d’erreur ou du mot le plus transformé est devenue un sujet de conversation à chaque réunion-diner-déjeuner entre français expatrié comme si celui qui a le bon exemple aura une récompense à la fin du meeting ou parfois juste un signe d’agacement pour les plus chauviniste qui voient leur langue de Molière perdre sa valeur.
Je ne peux pas m’empêcher de me demander si mon français doit faire un énorme effort d’intégration en même temps que moi à chaque fois que je change de destination.
Parfois l’envie de plonger dans de bons bouquins me prends afin de ne pas perdre l’effort et le travail fait durant de longues années d’études chez les bonnes sœurs tout en étant nostalgique du bon vieux français.

3 commentaires:

  1. a Moliere ce qui appartient a Moliere..et laissez les Marocains rouler les airs de poesie qu'ils decident convenant..pour essayer de plaire a une architecte francaise, d'un charme d'origine Libanais.. jamais personne n'osera pretendre aupres d'une libanaise..ni beaute..ni cullture..ni savoire faire..ni metier..ni langue!!..aucune legende surpacera cette Libanaise et ses 7000 ans de dire, ecrire, ou meme son tres simple sourire...

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  2. J'adore ! mais bon, pour avoir vecu au Liban, tu dois bien savoir que la-bas, "on boit des cigarettes" :) :)

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  3. Ce n'est pas une question de pays, ni de rivalité, ni de superiorité, mais de vecu. Je suis sure qu'une semaine au Liban, je trouverais une centaine d'exemple dans un pays ou les gens monte au Nord (la region) ou qui boivent leur soda avec un chalumeau!Mais le reste c'est un principe, on choisit de parler le francais, on doit par respect choisir de bien le faire!

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