Ce matin je
prenais mon bon petit café chaud dans le salon pour me réveiller mais en même
temps faire disparaître ma gueule de bois après une soirée arrosée la veille!On a changé
d'heure cette nuit et c'était l'occasion de gagner une heure de sommeil mais
dans le langage de notre bande c'était l’occasion de gagner une tournée de shots!
Bref au café
ce matin, ma petite méduse collante et adhésive, qui déteste qu'on l'appelle la
petite princesse, jouait à côté de moi avec sa Barbie et ses amis fictifs.
J'écoutais ce qu'elle disait et la regardais jouer. Sa Barbie inerte est morte
et allongée dans un lit spécial. Ma puce faisait tout ce qu’elle pouvait pour
la réanimer et la faire revivre, elle a tout essayé en vain mais il lui restait
une seule et unique option qui n’est d’autre que le fameux "true love kiss"
ou un pur baiser d'amour pour se réveiller. Comment faire, il faut trouver le
meilleur candidat sauf qu’il y avait plusieurs prétendants qui faisaient la
queue pour embrasser la Barbie morte mais ça ne marchait pas, ce n’était pas
vrai, pas pur, pas du fond du cœur aux yeux de la puce!Je l'écoutais
mais n'avait pas la force de discuter avec elle alors cet aprèm j'ai décidé de
lui écrire car sa pauvre Barbie n’a pas eu l’occasion de trouver son prince
afin de vivre heureuse jusqu’à la fin des temps ! La petite est bercée
par les premiers films Disney avec les douces voix des belles princesses, leurs
folles aventures et leurs beaux princes charmants. Ces films comme Cendrillon,
la belle au bois dormant, Blanche Neige qui reflètent la société aux alentours
des années 1937 ou les douces, soumises, gracieuses, rêveuses, romantiques et naïves
femmes ne font pratiquement que subir leur destin, même lorsqu’il y a un
changement dans leur vie, ce n’est pas par une décision de leur part, mais à
cause d’une personne ou d’un fait extérieur. De même, elles ne s’en
sortent pas par leurs propres moyens mais sont toutes sauvées par un prince.
Et puis
viennent les méchantes de Disney ayant les traits d’une femme forte, pas
seulement au sens où elles représentent une menace pour le héros ou l’héroïne
du film comme tout méchant qui se respecte mais une femme qui représente un
danger pour l’homme car soit elle domine l’homme soit elle est complètement indépendante !
Elles s’opposent donc aux héroïnes qui sont soumises aux hommes ou du moins dépendantes
sur le plan physique et affectif. Car en bonne princesse Disney, elles obéissent
au personnage masculin, sont sauvées par lui et finissent dans ses bras avec un
beau mariage de princesses qui fait rêver toutes les jeunes filles. Donc une
fille bien est une fille soumise et dépendante sur tous les plans et
inversement une fille indépendante et qui a du pouvoir est une méchante qui n’a
pas trouvé l’homme qu’il lui fallait, devient aigrie, frigide, délurée et mal baisée.Il y a deux catégories
de méchantes, les pas assez féminines reconnaissables à leur air hautain et
froid, à leur ton sec et autoritaire ainsi qu’à leur vêtements serres qui
recouvrent l’intégralité de leur corps, comme la reine de Blanche-Neige,
la marâtre de Cendrillon, ou Maléfique dans La belle au bois dormant.Et celles qui sont
trop féminine, elles sont « hystériques », des
« putes », ou autres « nymphomanes ». Celles-ci sont
facilement reconnaissables à leur exubérance : elles parlent beaucoup et
fort, s’habillent avec mauvais goût, se trémoussent de manière vulgaire. En
bref, elles en font toujours trop et ne savent vraiment pas se tenir comme là
Médusa dans Les Aventures de Bernard et Bianca, Ursula dans La petite
sirène ou Cruella dans Les 101 dalmatiens. Tout cela me ramène
aux années passées chez les bonnes sœurs, au cour de civisme donne par une
bonne sœur, au jour où elle nous avait expliqué l’attitude que nous devons
avoir envers nos futurs maris. Il fallait préparer le souper en avance, le soir
précédent s’il le faut, afin qu’un délicieux repas l’attende à son retour du
travail. C’est une façon de lui faire savoir que nous avons pensé à lui et que
nous nous soucions de ses besoins. Aussi, il fallait prendre 15 minutes pour
nous reposer afin d’être détendue lorsqu’il rentre. Retoucher notre maquillage,
mettre un ruban dans nos cheveux et être fraiche et avenante. S’il a passé une journée
en compagnie de gens surchargés de soucis et de travail, sa journée a besoin d’être
égayée et c’est notre devoir de faire en sorte qu’elle le soit ! Sacrée bonne
sœur, elle a passé son enfance à regarder les premiers films Disney et
nous faire comprendre ultérieurement que le seul destin d’un être humain dote d’un
utérus est de devenir une femme, celle qui rigole bêtement lorsqu’un homme
ouvre la bouche, trouve toutes ses idées géniales, le comprend, le pardonne et
l’aime envers et contre tous. Je ne sais pas
pour la bonne sœur, mais Disney a évolué avec le temps, nous offrant par un
virage radical une belle adaptation à la société actuelle. Ma fille peut se
mettre à regarder en boucle la Princesse des neiges avec une héroïne libérée et
délivrée qui n’a pas besoin du baiser du prince mais d’un amour fraternel pour dénouer
la situation ou Ariel, la petite sirène, qui va décider seule de prendre son
destin en main en faisant le choix de se rendre chez Ursula, afin de découvrir le monde des humains et retrouver
Éric, ceci contre l’avis de son père.
Les nouvelles
princesses sont maintenant des jeunes femmes qui ont du caractère et n’hésitent
pas à le montrer. Elles savent ce qu’elles veulent, et peu importe si cela ne
correspond pas à ce que les autres attendent d’elles. Heureusement
que les femmes ont évolué, car coté homme ce n’est pas toujours le cas, comme
le stéréotype masculin que j'ai croisé hier en boite lors de ma sortie avec mari
idéal, le régulier du vendredi devenu pour l'occasion le régulier du vendredi
et du samedi soir, et 2 copains djeuns. Il y avait à
la table devant nous 3 mecs venus comme nous faire la fête, a un détail près, et
draguer des filles. L’un d’eux abordait les filles pour demander un briquer
afin d’allumer sa clope et sa flamme si ça match. Nous avons sympathisé un peu
et le régulier du vendredi lui a trouvé un briquet pour lui éviter l’effort de quémander
toutes les 2 minutes à quoi il a répondu que ça va l’empêcher de draguer.Un autre a trouvé
sa proie, une belle blondinette qui fait 1.70m, il a dansé avec elle le tango,
la dance de l’amour, sur un air de « Aicha » et l’embrassant dès qu’il
le pouvait. De retour avec ses amis, il était fier, intouchable et arrogant. Il
n'avait plus assez de sang pour irriguer son cerveau, son focus s'est fait sur
une partie génitale de survie, il s'est pris pour le roi de la jungle, Alexander
le grand, le conquéreur de tous les temps avec un taux de testostérones au max.La danse avec
la blondinette aurait titillé le bonhomme, elle a nourri le besoin de conquête
et accru l’intérêt amoureux et a permis à la tension de tomber, a la quête de
prendre fin puisqu’il est parvenu à ses fins. Mais au moment où notre régulier du
vendredi lui prend des bonbons de sa poche il lui fait un doigt d'honneur, il était
perdu et agressif. La réalité, ma
fille, est loin des stéréotypes du rêve Disney ou les hommes peuvent rouler une
pelle aux filles quand elles sont endormies, peuvent séquestrer une fille,
enlever son père, l’insulter comme un ouvrier en manque sur un chantier mais se
la taper à la fin quand même s’ils sont assez beaux, virils et riches, ou
contre l’homme parfait, viril, actif, associe à la vie publique et aux responsabilités,
puissance et respect, la femme est, elle, à double facette : idéalement
belle, bonne, passive, au foyer, mère et épouse potentielle ou maléfiques,
laides, jalouses, cruelles et magiques !
jeudi 3 novembre 2016
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